Le 8 mai 2013, Zhang Haipeng2 et Li Guoqiang3, chercheurs de l’Académie des sciences sociales, publiaient une tribune dans le Quotidien du peuple destinée à faire le point sur les arguments historiques qui justifient la position de la République populaire de Chine sur les îles Diaoyutai (Senkaku selon la terminologie officielle japonaise). Ils affirmaient que : « le temps est venu de réexaminer la question non résolue [de la souveraineté sur] les îles Ryûkyû »4. Selon eux non seulement les îles Diaoyutai sont chinoises5, mais le sont également les îles nommées Ryûkyû en Chine et dans un ensemble insulaire plus global Nansei6 au Japon7. Ces îles, qui constituent aujourd’hui la préfecture d’Okinawa, sont sous souveraineté japonaise depuis leur annexion en 1879. Elles abritent 70 % des forces militaires américaines présentes sur l’Archipel.
Cette déclaration a été immédiatement interprétée comme le signe que Pékin souhaitait ouvrir un nouveau front face à Tokyo dans le cadre du confl it territorial qui les oppose. Le ministère chinois des Aff aires étrangères n’a pas désavoué les deux auteurs, affi rmant le 10 mai par la voix de son porte-parole Hua Chunying que […]
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Emmanuel Dubois de Prisque, Jean-Yves Heurtebise et Laurent Amelot
L’Esprit du temps | « Outre-Terre »
2013/3 N° 37 | pages 357 à 366
ISSN 1636-3671
ISBN 9782847952490