Corée du Sud – Choi Gate, une fin de « règne » mouvementée

Un nouveau scandale est venu secouer une présidence sud-coréenne déjà affaiblie par de mauvais résultats économiques et la défaite du parti présidentiel aux élections législatives d’avril 2016. Un fort mouvement spontané et populaire appelle au départ de la Présidente Park Geun-hye. Si cette dernière arrive à se maintenir au pouvoir jusqu’à la fin de son mandat, la dernière année de sa présidence risque fort d’être « une année perdue » pour le pays.

FAITS

Tout est allé très vite. Le 24 octobre 2016, la chaîne de télévision câblée  JTBC annonce avoir découvert une tablette électronique appartenant à Mme Choi Soon-il. La tablette contenait une série de documents confidentiels émanant de la présidence sud-coréenne. Mme Choi est la fille de Choi Tae-min, pasteur autoproclamé et chef d’un culte à mi-chemin entre évangélisme protestant et chamanisme. Tae-min est décédé en 1994. Du milieu des années 1970 à sa mort, Tae-min aurait bénéficié de la confiance et de l’amitié Mme Park après lui avoir fait croire qu’il était en communication avec l’esprit de sa mère assassinée en 1974.

Profitant de sa proximité avec Mme Park, la famille Choi aurait réussi à extorquer, par l’intermédiaire de fondations, plusieurs dizaines de millions d’euros à la plupart des grands groupes coréens. Plus grave, depuis l’élection de Mme Park à la présidence, Choi Soon-il aurait indirectement influé sur plusieurs dossiers sensibles, notamment sur la politique suivie à l’égard de la Corée du Nord dont elle prédisait l’effondrement en 2017. La liste des faits reprochés à Mme Choi est longue allant du trafic d’influence à l’extorsion et au détournement de fonds, en passant la détention de documents confidentiel et l’inscription truquée de sa fille dans une des meilleures universités du pays. Elle a d’ailleurs immédiatement été mise en détention dès son retour en Corée du Sud, le 31 octobre 2016 après avoir initialement fui avec sa fille en Allemagne où elle possède un élevage de chevaux. […]

Albert Leclercq, Asie21

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°100 novembre 2016

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