Le voyage d’État du président philippin au Japon, du 25 au 27 octobre 2016, est un succès. Il s’est en effet conclu sur plusieurs accords tant dans le domaine de la sécurité en mer que sur le plan économique. Enfin, il a calmé l’inquiétude des Japonais quant aux limites que Rodrigo Duterte entend donner à ses relations militaires avec les États-Unis.
FAITS
25 au 27 octobre 2016 : visite d’État du président philippin Duterte au Japon.
À la suite des multiples activités et rencontres programmées, le bilan de sa visite se solde très positivement. Les principaux points, repris partiellement du communiqué conjoint présenté le 26 octobre 2016 par Rodrigo Duterte et Shinzo Abe à l’issue de leur entrevue (cf. métadonnées dans ce n°), se présentent de la manière suivante sur les plans :
1- politico-stratégique
1.1. le Premier ministre japonais Shinzo Abe a exprimé son soutien à Rodrigo Duterte dans la perspective de l’accès de ce dernier à la présidence de l’ASEAN en 2017 ;
1.2. il a insisté sur l’importance pour les Philippines de ne pas aller trop loin dans la distanciation de leurs relations militaires avec les États-Unis ; tout en maintenant sa position antérieure, parce qu’il ne veut pas avoir le sentiment d’être « tenu en laisse » par Washington, le Philippin a tout de même rassuré l’autre partie en ce sens que, le 12 octobre 2016, il avait déclaré ne pas avoir l’intention de remettre en cause le traité de défense mutuelle américano-philippin de 1951 ;
1.3. les deux parties ont exprimé leur souci commun de paix et de sécurité en mer de Chine du Sud et le souhait que les problèmes y existant soient réglés dans le respect des dispositions internationales ;
1.4. Duterte a spécifié que son voyage en Chine n’avait été conduit qu’à des fins économiques et qu’il n’y avait pas été question de coopération militaire ; ce qui reste à voir compte tenu de ses intentions déclarées antérieurement en même temps qu’il avait annoncé la fin de la relation technique de défense avec l’Amérique ;
2- de la sécurité en mer et de la lutte contre le terrorisme dans l’île de Mindanao, la rencontre a été l’un des éléments essentiels de la visite ; elle a permis de continuer à concrétiser le programme de coopération engagé par le gouvernement précédent et de le renforcer (cf. encadré) ;
3- économique, à la suite de la réunion du Comité de coopération économique filipino-japonais, les Nippons se sont engagés à accroître leurs investissements dans l’archipel. Mais ils ont, en même temps, demandé aux Philippins de réviser leur constitution dont les mesures protectionnistes, bien que partielles, limitent toutefois la pénétration économique étrangère dans le pays. Les rencontres se sont terminées sur la signature de nombreux documents : relevés de conclusions (memoranda of understanding / MOU), lettres d’intention, 12 accords d’investissements pour un montant global de 1,85 milliard de dollars pour lesquels Toyota et Mitsubishi sont les deux principaux contributeurs.
ENJEUX
Pour le Japon
1- Principal allié des États-Unis en Extrême-Orient, il est […]
Daniel Schaeffer, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°100 novembre 2016
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Encadré : Le programme filipino-japonais de coopération de sécurité maritime