Depuis plusieurs années, la Russie et l’Azerbaïdjan projettent de prolonger vers l’Iran et jusqu’en Inde la ligne de chemin de fer nord-sud dont le terminus est situé en territoire azerbaïdjanais près de la frontière iranienne. Celle-ci compléterait la route empruntée par les camions. Cette idée est sur le point de devenir une réalité bien qu’elle se heurte encore à des difficultés techniques et financières du fait des sanctions américaines contre l’Iran.
C’est en l’an 2000 que le projet initial fut adopté avec la participation de l’Inde, puis confirmé en 2002. L’Azerbaïdjan s’y est rallié officiellement en septembre 2005. Après de nombreuses réunions au niveau des ministres des transports des trois principaux pays intéressés, l’Azerbaïdjan et l’Iran ont décidé en août 2016, à l’occasion de la visite à Bakou du président Hassan Rouhani, de mettre en œuvre la construction de ce corridor ferroviaire.
Les travaux se sont intensifiés récemment et, selon les prévisions, les réseaux azerbaïdjanais et iranien devraient être reliés d’ici fin décembre 2016. Les cheminots azerbaïdjanais ont achevé la construction des 8 derniers kilomètres de voie ferrée menant à la frontière. Située à flanc de montagne et surplombant la mer, celle-ci est à voie unique. Les deux pays doivent édifier conjointement un pont ferroviaire sur la rivière Astara afin de relier la petite ville azerbaïdjanaise d’Astara à sa sœur, l’Astara iranienne.
Cependant, des obstacles techniques et financiers risquent de retarder l’aboutissement de ce chantier qui permettra d’acheminer des marchandises depuis le nord de l’Europe jusqu’au golfe et à l’océan indien. Pour y parvenir, l’Iran doit achever de construire sur son territoire 153 km de voie, 22 tunnels et 15 ponts entre Astara et Recht (Rasht) sur la ligne qui mène à Ghazvin (Qazvin) et de là à Téhéran. Des retards dans l’exécution des travaux ont déjà été constatés. (…)
Jean Perrin, Asie21