Le 9 novembre 2016, le Premier ministre indien, Narendra Modi, a annoncé la «
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°101 décembre 2016
» des deux plus grosses coupures de monnaie du pays, les billets de 500 et de 1 000 roupies (environ 7 et 14 euros) avec effet à minuit le même jour. Ils allaient être remplacés par deux nouveaux billets, de 500 et de 2000 roupies, qui seraient disponibles dans les banques dès le lendemain.
FAITS
Les détenteurs des coupures désormais sans valeur pourraient les échanger librement contre les nouvelles jusqu’à un montant de 250 000 roupies (3 400 euros). Au-delà de cette somme, il faudrait justifier de la provenance des fonds et, dans les cas où cette justification ne serait pas convaincante, soit payer 30 % d’impôts plus une amende soit perdre ses avoirs. Narendra Modi a expliqué sa décision, préparée dans le plus grand secret, par la nécessité de lutter contre ce qu’il a appelé « l’argent noir », celui qui provient de la fraude fiscale et de la corruption. En un instant, 24 milliards de billets représentant 80 % du liquide en circulation dans le pays se sont retrouvés « démonétisés ».
Parfaitement pensée sur le papier, cette décision n’en a pas moins été mise en œuvre « à l’indienne ». Les nouveaux billets de banque n’ayant pas été imprimés en nombre suffisant, les banques n’ont rapidement plus été en mesure de répondre à la demande de leurs clients qui se sont rués aux guichets pour changer leurs avoirs. Les distributeurs de billets n’ont pas été reprogrammés à temps pour pouvoir traiter les coupures de 2 000 roupies introduites par cette réforme. On a déploré plusieurs suicides de gens qui ont cru perdre toutes leurs économies pourtant honnêtement gagnées faute d’explications claires du gouvernement sur la mise en œuvre de sa réforme. Mais …
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°101 décembre 2016