Le 18 février 2017 le groupement opérationnel naval Carl Vinson, composé du porte-avions du même nom, et de la frégate de lutte antiaérienne USS Wayne E. Meyer, est entré en mer de Chine du Sud pour y accomplir une mission de présence pour une durée indéterminée.
Depuis le mois de mai 2015, les États-Unis ont intensifié leurs opérations navales de présence en mer de Chine du Sud sous deux aspects :
1- des patrouilles offensives menées par un bâtiment unique selon des parcours destinés à faire valoir d’autorité le respect de la liberté de la navigation internationale dans une mer internationale sur laquelle les ambitions chinoises sont indirectement invalidées par le verdict de la Cour permanente d’arbitrage (CPA) du 12 juillet 2016. Dans sa sentence, la CPA a en effet déclaré sans « effet légal » le tracé en neuf traits, ce qui juridiquement le détruit mais ce que ne reconnaît pas la Chine. Ces opérations américaines prennent le nom d’« opérations pour la liberté de la navigation » (Freedom of navigation operations / FONOPS) (cf. Asie21 n° 89, novembre 2015). Grâce à la souplesse qu’offre l’emploi d’une seule unité, celle-ci peut aller fureter au plus près, tout en restant à distances de sécurité, de zones considérées comme particulièrement sensibles par les Chinois tels que les Paracels ou les huit sites aménagés par eux dans les îles Spratleys. C’est la mission qu’aurait pu mener la frégate de combat littoral USS Coronado, temporairement ancrée à Singapour, venue du 1er au 25 février 2017 patrouiller dans le sud de la mer de Chine du Sud et en mer de Sulu, effectuer une escale de quatre jours à Brunei et conduire un exercice d’abordage avec la frégate brunéienne Daruttaquwa le 19 février ;
2- des manifestations majestueuses de présence, appelées « opérations de routine » par le commandement […]
Daniel Schaeffer, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°104 mars 2017