Lors du Conseil européen des 22 et 23 juin 2017, le président français Emmanuel Macron a proposé de créer un mécanisme de surveillance des investissements des pays tiers dans l’Union européenne, particulièrement lié à la surveillance des investissements chinois en Europe et en France. Cependant, malgré une augmentation sans précédent des investissements directs à l’étranger sortants (IDES) de la Chine en Europe en 2016, le « groupe de Visegrad » (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) en a refusé l’idée. Pourquoi ?
FAITS
Lors du Conseil européen des 22 et 23 juin 2017, le président français Emmanuel Macron a précisé la position de la France dans l’Union européenne. Parmi ses propositions figure celle concernant la géopolitique asiatique. Le président Macron a demandé à la Commission européenne d’intégrer, dans le socle commun de ses compétences, l’établissement d’un mécanisme de surveillance des investissements des pays tiers dans l’Union européenne – ce mécanisme étant tout particulièrement lié à la surveillance des investissements chinois en Europe et en France. Ce mécanisme de surveillance étant lui-même complété par un dispositif de type « buy european act » sur le modèle du « buy american act » de 1933 (Hoover) et 2009 (Obama). Or sur ses deux points, l’offensive du président français s’est heurtée à la résistance de ses partenaires européens et particulièrement à l’opposition des pays de l’Europe centrale et orientale. Ces derniers (la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie – réunis dans le groupe informel dit Groupe de Visegrad) ont obtenu que l’idée française d’un mécanisme de surveillance européen des investissements chinois en Europe soit transformée en une simple opération d’analyse de ces mêmes investissements.
Rappel de certains faits concernant des investissements chinois :
- les préoccupations françaises se comprennent face au profond changement d’échelle dans les investissements chinois en Europe intervenus au cours de l’année 2016 ;
- les investissements chinois directs à l’étranger sortants (IDES) ont atteint les 200 milliards de dollars dans le monde1 ;
- l’Europe est une destination favorite de ces investissements avec 35 milliards d’euros d’IDES en 2016 et une augmentation de 77 % sur un an seulement ! Plus encore, ce qui est frappant, c’est l’asymétrie profonde entre […]
Jean-Yves Heurtebise, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°108 juillet-août 2017
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