Jadis 4e plus grand espace maritime fermé du monde, celle qu’on appelait « la mer d’Aral » a perdu 75 % de sa superficie, et 90 % de son volume, amenant tous les spécialistes à la considérer comme définitivement perdue. Pourtant, dans sa partie septentrionale, dite « Petite mer », le niveau de l’eau remonte, et une économie marine redémarre modestement. L’Aral serait-elle sauvée ?
FAITS
Avec plus de 66 000 km2 de superficie, l’Aral fut longtemps considérée comme une véritable mer fermée, située à l’est de la Caspienne. Durant les années 1960, l’agriculture soviétique a massivement utilisé pour l’irrigation des champs de coton (plante très gourmande en eau) les deux fleuves endoréiques qui l’alimentent, l’Amou Darya et le Syr Darya. Privée d’arrivée d’eau, la mer s’est peu à peu rétractée, perdant les trois-quarts de sa superficie et les 9/10 neuf dixièmes de son volume. Les conséquences économiques et sanitaires ont été dramatiques, et font de cet espace, devenu désertique, une véritable menace environnementale pour les régions voisines.
Désormais scindée en deux espaces maritimes, l’Aral connaît deux destins divergents.
• Au nord, la Petite mer, intégralement située sur le territoire du Kazakhstan, est isolée par l’imposant barrage de Kokaral, édifié d’abord en sable et roseaux puis, depuis 2003, en béton. Ce barrage retient les eaux en empêchant leur déversement dans le delta séparant les deux parties de l’Aral. Il a d’ores et déjà permis la remontée du niveau des eaux, la reprise d’une activité économique de la pêche, et le retour d’une partie des populations.
• Au sud, sur le territoire de […]
Patrick Dombrowsky, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°110 octobre 2017