Le 18 octobre 2017, Xi Jinping, président de la république populaire de Chine depuis 2013, a confirmé son autorité sur le Parti communiste chinois à l’occasion de son XIXeCongrès. Dans un long discours, il a donné sa définition du « rêve chinois » : une Chine puissante, moins corrompue, avec une armée forte, une économie solide et une meilleure qualité de vie.
Xi Jinping, président de la république populaire de Chine depuis 2013 et secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) depuis 2012, a confirmé son autorité au XIXe Congrès du PCC. Il a méthodiquement construit son pouvoir. Aucun des membres du Comité permanent du nouveau Bureau politique ne paraît en mesure de lui succéder. Mais quel est son projet politique ? Il l’a exposé depuis 2012 dans de nombreux discours, entretiens, exposés de projets, commentaires de décisions, compilés dans un livre de 554 pages, La gouvernance de la Chine, publié aux Éditions en langues étrangères en 2014. Et le 18 octobre 2017 dans son long discours devant le XIXe Congrès, il a développé les mêmes thèmes avec force. Sa pensée a l’honneur de figurer désormais dans la charte du Parti. Pour connaître son projet politique en évitant de projeter sur la Chine nos préjugés, nos valeurs, nos craintes, il suffit de lire Xi Jinping dans le texte, sans toutefois perdre notre sens critique.
Reprise en mains et assainissement du Parti
« Le plus grand danger pour un parti communiste au pouvoir est de se couper de sa population. » C’est le constat de Xi Jinping. En 2012, il a stigmatisé les « vices » des cadres du Parti, le formalisme procédurier qui paralyse l’action, le goût du luxe, la perte du sens de l’intérêt général au profit de l’intérêt personnel, l’arrogance qui éloigne des citoyens et enfin, la corruption. Dès lors, il a eu le souci répété à satiété de reprendre en main le Parti, de l’assainir et de l’épurer. Il est convaincu que « le Parti et la Nation courront à la ruine si on donne libre cours à la corruption ». Comment assainir le Parti ? Conformément à la tradition chinoise taoïste et confucéenne, il fait appel à la vertu invitant les cadres du Parti à s’amender. Mais il y a peu de chance que cet appel suffise ! Il faut recourir à la sanction. « Je le répète, nous devons mettre en place un système d’évaluation des responsables qui devront rendre des comptes tout au long de leur vie. »
Et il l’a fait depuis 5 ans et ce n’est pas fini. Il a consacré une part de son discours devant le Congrès à énoncer ce qui reste à faire. Qu’en pensent les Chinois ? Ils approuvent autant qu’on puisse le savoir et constatent que les cadres du Parti ont souvent amendé leur comportement moins par vertu que pour protéger leur carrière. Et la corruption a régressé. Ces efforts d’assainissement du Parti seraient aussi, parfois, des moyens d’évincer des rivaux politiques.
Un PCC connecté à la société
Modifier la communication politique […]
Philippe Delalande*, Asie21
(*) Philippe Delalande – Économiste, politologue, membre du groupe d’étude prospective Asie21-Futuribles, auteur de La Chine depuis le Congrès de 2012 : ambitions et résistances (L’Harmattan, 2016 ; 134 pages).