Hong Kong : le bac à sable des investissements transfrontaliers et le défi des normes

Lors d’une récente Conference tenue à Hong Kong destinée aux professionnels de l’investissement, chefs d’entreprise et économistes, un ancien président de la Commission de régulation bancaire de Chine a proposé de créer un « bac à sable » à Hong Kong pour stimuler l’innovation financière et l’éclosion de « FinTech ». Les grands opérateurs chinois tels que Baïdu, Alibaba ou Tencent, veulent les outils qui leur permettront d’étendre leurs activités dans le monde entier, tandis que Pékin souhaite peser sur la définition des normes universelles qui seront amenées à les régir.

FAITS

  • La [China] Everbright Holding Investment Conference 2017 s’est tenue à Hong Kong le 26 octobre 2017 pour sa 6e édition sous le thème « le pouvoir de transformer ». Rassemblant 700 professionnels de l’investissement, chefs d’entreprise et économistes, la conférence de cette année a connu une participation exceptionnelle. Le premier exposé a porté sur « La Guangdong-Hong Kong-Macau Greater Bay Area Initiative (ou Greater Pearl River Delta Initiative), son développement dans le contexte du 19ème Congrès du Parti », présenté par Liu Mingkang (刘明康), ancien président de la Banque de Chine (2000-2003) puis de la Commission de régulation bancaire de Chine (2003-2011). Il a proposé de mettre à profit l’expérience accumulée dans la « Grande Baie » en créant à Hong Kong un « bac à sable », susceptible de devenir une institution nationale et internationale. Le but est de favoriser l’innovation financière grâce à l’éclosion de « FinTech », startups travaillant sur les technologies financières, notamment dans leurs spécificités transfrontalières. Un accent particulier devrait être porté, selon M. Liu, sur les mécanismes de prévention des risques soudains et systémiques ainsi que sur la réglementation post-faillite, notamment dans ses conséquences transfrontalières.
  • Les services financiers, rompus aux opérations régionales, représentent 18 % du PIB de Hong Kong et 6 % de son emploi, mais accusent un retard technologique et ce dans un marché étroit. Reconnaissant la nécessité de progresser, un comité directeur FinTech nommé par le gouvernement de HK a présenté son rapport début 2016. Le budget pour assurer le développement de la FinTech à Hong Kong a été approuvé. Cinq domaines d’innovation ont été définis :
    • cybersécurité,
    • paiements & règlement de titres,
    • ID/KYC (pour Identity/Know your customer), WealthTech et InsurTech (gestion d’actifs, de patrimoine ou d’investissement aidée par l’intelligence artificielle, le big data, le trading basé notamment sur les réseaux sociaux),
    •  automatisation et intelligence artificielle,
    •  RegTech (conformité réglementaire).
  • La FinTech chinoise évolue très rapidement en Chine et l’ambition mondiale l’amène à intensifier ses efforts d’internationalisation : Alibaba veut se doter d’outils innovants lui permettant d’être partout à la disposition de ses clients expatriés ou des touristes. Tencent, dont l’application WeChat comptait 900 millions d’utilisateurs en Chine à la mi-2017, a investi dans l’application de messagerie canadienne Kik et dans Hike Messenger qui cherche à percer en Inde. Il reste à voir si ces sociétés se montreront suffisamment robustes sur les marchés internationaux car la concurrence va se jouer entre les BAT et les GAFA : Baidu et Google, Alibaba et Amazon, Tencent et Facebook.

ENJEUX

Trois enjeux-gigognes […]

Rémi Perelman, Asie21

En complément : Nomination à la tête du Centre de recherche sur le financement et le développement

 

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°111 novembre 2017

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