RUSSIE – ASIE MÉDIANE  Latinisation des écritures dans l’ancien espace soviétique et ses conséquences

À la suite de la désintégration de l’URSS, plusieurs républiques turcophones ont décidé d’abandonner l’alphabet cyrillique, qu’elles utilisaient depuis 60 ans, pour adopter un alphabet latin. Si ce passage a présenté peu de difficultés pour certains, il n’en a pas été de même pour d’autres, à la fois pour des raisons pratiques et pour des raisons culturelles, administratives et financières.

FAITS

Peu après son avènement, le pouvoir soviétique décida entre 1927 et 1930 d’abandonner l’écriture arabe utilisée par les peuples musulmans de l’ancien empire au profit de l’alphabet latin. Il en dota aussi les ethnies minoritaires sans écriture. Puis, pour des raisons idéologiques et notamment pour la diffusion de la communication, Staline imposa l’alphabet cyrillique à partir de 1939.

L’Azerbaïdjan fut le premier à décréter, dès décembre 1991, le passage à l’alphabet latin. Ce n’est toutefois qu’en 2001 que le président Heydar Aliyev décida de mettre ce projet en œuvre en l’appliquant d’abord à la presse. En 2004, cette mesure fut étendue aux dictionnaires et à la littérature. La durée nécessaire à l’adoption définitive de cette réforme montre sa complexité, même pour une langue proche du turc de Turquie dont on a adopté avec quelques variantes l’alphabet latinisé, différent de la latinisation adoptée en Azerbaïdjan en 1929. Ainsi, en l’espace de 90 ans, ce pays a connu quatre alphabets différents.

En Ouzbékistan, […]

Jean Perrin Asie21

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°114 février 2018

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