Nous apprenons avec tristesse le décès, survenu le 6 février 2018, de Xavier Alfonsi, membre d’Asie21, victime d’une crise cardiaque à l’âge de 51 ans. Sinologue de grande qualité, il était droit, modeste, travailleur, méticuleux, combatif et avait beaucoup d’humour. Il allait toujours au fond des choses. Passionné, il s’était spécialisé dans l’analyse prospective de l’intelligence économique et stratégique chinoise, dans les domaines du naval, spatial et satellitaire. Il menait par ailleurs des combats dans sa vie personnelle avec une extraordinaire détermination, sans acrimonie et toujours avec le ton juste.
Diplômé en chinois mandarin de l’Université de Lyon III (maîtrise de chinois, « Peinture et poésie paysagistes chinoises : le vide dans l’intimité de l’homme avec la nature»), il avait par ailleurs étudié l’économie maritime et portuaire à l’Université d’Anvers.
À l’ambassade de France à Pékin, il a participé à la diffusion de la langue française en Chine. Une tâche qu’il a poursuivie aux Pays-Bas, avant d’entrer, dans le gouvernement fédéral de Belgique, au cabinet de la vice-Première ministre et ministre des transports et de la mobilité. C’est ce qui l’a conduit à participer au projet satellitaire européen au sein de l’Entreprise Commune Galileo.
Depuis la fin des années 2000, il s’était fait l’observateur attentif de l’intérêt marqué de la Chine pour les marines occidentales et asiatiques. Ses analyses procédaient de sa parfaite connaissance des sources en langue chinoise. Il avait élargi son domaine de recherche aux drones, aux missiles et à la cyberdéfense. Il traitait l’information avec un regard analytique pour en tirer une aide à la décision. Il avait constitué un précieux dictionnaire inédit de vocabulaire technique chinois-français à partir de toutes ses recherches. Depuis plus d’un an, il travaillait sur des sujets importants qu’il n’aura, malheureusement, pas eu le temps de publier. Sa disparition précoce est une perte pour ses amis et pour tous ceux qui s’intéressent à la compréhension du monde chinois.
Nos pensées vont vers ses deux filles E. et I.
Catherine Bouchet-Orphelin, Asie21