L’influence, réelle ou supposée, de la Chine dans les pays où ses sociétés investissent ou s’implantent est devenu un sujet électoral majeur dans de nombreux pays. Australie, Malaisie, Kirghizistan, Burkina Faso etc., les exemples se multiplient. Si certains s’emparent de façon opportuniste du sujet, il n’en demeure pas moins que les conséquences sont loin d’être négligeables pour Pékin.
FAITS
De nombreux cas de protestations populaires et politiques se sont succédés ces derniers mois dans plusieurs pays d’ASEAN :
- Malaisie : élection de Mahathir ayant fait de la lutte contre l’influence chinoise un des piliers de sa campagne. Sa victoire a entraîné l’annulation ou la renégociation de plusieurs contrats passés par son prédécesseur avec des entreprises chinoises (lignes ferroviaires, pipeline de gaz…) ;
- Birmanie : le gouvernement a renégocié, en partie sous la pression populaire, le financement d’un projet portuaire ;
- Vietnam : manifestations contre la création d’une zone économique spéciale destinée principalement aux entreprises chinoises ;
- Philippines : déclaration du National Economic and Development Authority indiquant que le pays était désormais plus prudent sur les projets financés par des acteurs chinois, le tout accompagné d’une référence directe à la situation du Sri Lanka avec le port de Hambantota ;
- Indonésie : attaques régulières contre le positionnement supposé prochinois du président, refus de signer la coopération bilatérale dans l’industrie piscicole.
Le calendrier politique dans les pays de l’ASEAN s’annonce dense avec :
- des élections parlementaires en Thaïlande début 2019,
- des élections présidentielles en Indonésie début 2019,
- des élections parlementaires en Birmanie en 2020,
- des élections parlementaires Singapour en 2021,
- des élections présidentielles aux Philippines en 2022.
Coté chinois, ces signes de crispations (également observés en Asie centrale et en Afrique), font émerger un débat interne sur la méthode de développement de la Belt & Road Initiative (BRI) […]
Vivien Fortat, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°121 octobre 2018
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