La visibilité croissante de la présence de la Chine dans l’océan Indien constitue un véritable défi stratégique pour l’Inde dans une région qu’elle estime sienne. Les élections dans les États maritimes de cette zone, hier à Sri Lanka, aujourd’hui aux Maldives, sont un marqueur de l’évolution de leurs relations avec l’Inde et la Chine continentale.
FAITS
Aux termes d’une campagne au cours de laquelle l’économie et les relations avec la Chine furent des thématiques clivantes, Ibrahim Mohammed Solih a remporté, le 23 septembre 2018, les élections présidentielles contre le président sortant, Yameen Abdoul Gayoom, avec un écart de 16 points (58 % des suffrages exprimés contre 42 % pour son opposant). Ce scrutin n’est pas sans rappeler celui qui s’est produit à Sri Lanka en 2015, où le président sortant, Mahinda Rajapaksa, proche de la Chine communiste, a été battu par le candidat favorable à un rééquilibrage des relations extérieures au bénéfice de l’Inde, Maithripala Sirisena. Delhi applaudit.
En effet, la politique d’ouverture vers la Chine continentale initiée par Yameen Gayoom a produit les mêmes effets que celle de Mahinda Rajapaksa, à Sri Lanka :
- des investissements importants, sous couvert de la BRI, financés par des capitaux chinois, générant un endettement massif (près d’1,3 milliards USD, soit plus du tiers de l’économie locale) et dont les retombées économiques restent incertaines ;
- un afflux de produits chinois, renforcé par la signature en décembre 2017 d’un accord de libre-échange bilatéral, fragilisant un tissu économique local […]
Laurent Amelot, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°121 octobre 2018
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