« Partenaires mondiaux face aux défis mondiaux »
Déclaration de la présidence
- La 12ème réunion Asie-Europe (ASEM12) s’est tenue les 18 et 19 octobre 2018 à Bruxelles, en Belgique, sous l’égide de l’Union européenne et sous la présidence du président du Conseil européen, Donald Tusk. Les chefs d’État et de gouvernement, ou leurs représentants à haut niveau, de 51 pays asiatiques et européens, le président de la Commission européenne et le secrétaire général de l’ANASE ont assisté à la réunion.
- Sous le thème « Partenaires mondiaux face aux défis mondiaux« , les dirigeants ont abordé les principales opportunités et défis auxquels sont confrontés l’Europe et l’Asie dans un monde en mutation accélérée. Ils ont souligné le rôle de l’ASEM en tant que principale plate-forme permettant à l’Europe et à l’Asie de renforcer le dialogue, de promouvoir la coopération, notamment en matière de multilatéralisme, et de relever ensemble les défis mondiaux. Ils ont rappelé les principes fondamentaux de l’ASEM – informalité, flexibilité, respect mutuel dans un esprit de consensus, partenariat égal et bénéfice mutuel – et ont souligné leur détermination à maintenir le processus ASEM ouvert, à améliorer encore le fonctionnement de l’ASEM et à renforcer son impact et sa visibilité pour les citoyens Europe et Asie.
- Les dirigeants ont souligné que les récents développements internationaux avaient renforcé la pertinence de l’ASEM en tant que pierre angulaire d’un multilatéralisme efficace et d’un ordre international fondé sur des règles ancrées dans le droit international et avec les Nations Unies au cœur. Ils ont exprimé leur détermination à œuvrer ensemble pour la paix, la sécurité, le développement durable et la prospérité, sur la base du respect du droit international, y compris la promotion et la protection des droits de l’homme conformément à la Charte des Nations Unies, à la Déclaration universelle des droits de l’homme et aux droits de l’homme internationaux pertinents, droit international humanitaire, traités et instruments. Ils ont souligné la nécessité vitale de maintenir une économie mondiale ouverte et de défendre un système commercial multilatéral fondé sur des règles, l’Organisation mondiale du commerce étant au centre de ses préoccupations. Les dirigeants ont souligné leur engagement à respecter les règles de l’OMC, à coopérer pour rendre son système de règlement des différends plus efficace et à redoubler d’efforts en cours en vue d’une réforme de l’OMC.
- Les dirigeants ont noté avec satisfaction les résultats des réunions ministérielles de l’ASEM tenues depuis le Sommet ASEM11 (Oulan-Bator, juillet 2016) dans les domaines de l’économie (Séoul, septembre 2017), des transports (Bali, septembre 2017), des Affaires étrangères (Naypyitaw, novembre 2017), de l’éducation (Séoul, novembre 2017), de la culture (Sofia, mars 2018) et des finances (Sofia, avril 2018). Les dirigeants ont également pris note de l’ensemble des événements et initiatives officiels récents de l’ASEM et des futures réunions ministérielles qui, ensemble, démontrent l’importante valeur ajoutée apportée par le cadre de l’ASEM.
- Les dirigeants ont souligné leur engagement à mettre pleinement en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et ses objectifs de développement durable ainsi que le programme d’action d’Addis-Abeba dans le but d’éradiquer la pauvreté et de construire un avenir inclusif et durable pour tous, sans que personne ne soit laissé pour compte et fermement centré pour atteindre les plus vulnérables. Les dirigeants ont souligné le rôle des jeunes dans le développement durable et le rôle que divers acteurs peuvent jouer dans la poursuite de l’inclusion sociale et économique, des sociétés durables et du développement centré sur l’individu, ainsi que de l’importance des partenariats public-privé. Les dirigeants ont également souligné l’importance de la coopération dans les domaines de la science, de la technologie et de l’innovation pour mener à bien le Programme 2030 et relever les défis mondiaux de manière durable.
- Les dirigeants se sont déclarés résolus à faire face aux menaces croissantes pour l’environnement et ont reconnu la nécessité d’agir de manière ambitieuse et concertée pour mieux assurer sa protection. Les dirigeants ont exprimé leur soutien à la coopération bi-régionale telle que celle entre les régions du Danube et du Mékong en tant que modèle sur la manière de transformer les défis transfrontaliers en matière de gestion de l’eau et de sécurité alimentaire en opportunités de développement durable.
- Ils ont réaffirmé que l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles étaient essentielles au développement durable et devaient être intégrés dans les trois piliers de l’ASEM (politique, économique et financier, social et culturel). Ils ont convenu que l’autonomisation des femmes avait trait à la réalisation des droits humains pour tous et était le moteur de la croissance et de la réduction de la pauvreté. Les dirigeants ont réaffirmé leur détermination à intensifier leurs efforts pour éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles, y compris la traite et autres formes d’exploitation. Elles ont accepté de défendre le leadership des femmes, de promouvoir l’autonomisation des femmes et d’assurer leur pleine participation aux processus de prise de décisions politiques et autres.
- Les dirigeants ont souligné le lien entre la connectivité au sein de l’ASEM et le développement durable pour la réalisation du Programme 2030. Ils ont souligné l’intérêt commun de tous les partenaires de l’ASEM à renforcer la connectivité durable entre l’Europe et l’Asie à travers les trois piliers de l’ASEM, afin de rapprocher les pays, les personnes et les sociétés. Les dirigeants se sont félicités de l’adoption à l’ASEM FMM13 de la définition de connectivité de l’ASEM et a rappelé ses principaux éléments, notamment la nécessité de respecter les principes du marché et les règles, normes et standards internationaux convenus. Ils ont salué les efforts en cours pour renforcer la connectivité ASEM, notamment dans le cadre du groupe ASEM Pathfinder sur la connectivité, qui a rempli son mandat. Ils ont décidé de poursuivre les travaux sur la connectivité, notamment sur la base du rapport final de l’APGC, dans le cadre des futures réunions des hauts fonctionnaires. Les dirigeants ont pris note des travaux de l’UE sur le portail ASEM sur la connectivité durable, ainsi que sur l’inventaire de la connectivité ASEM, en tant qu’intrants pour développer le rôle de l’ASEM dans ce domaine.
- Les dirigeants ont reconnu le grave défi posé par le changement climatique, son impact considérable ressenti dans le monde entier et la nécessité d’une action urgente et efficace de la part de tous les pays, conformément à l’Accord de Paris adopté par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Les dirigeants ont pris note des conclusions du rapport spécial du GIEC, qui confirmait sans équivoque l’impact négatif du réchauffement planétaire. Ils ont exprimé leur profonde préoccupation devant le fait que les efforts mondiaux actuels sont insuffisants pour atteindre l’objectif de réduction de la température de l’Accord de Paris. Les dirigeants ont souligné que l’atténuation et l’adaptation au changement climatique constituaient des priorités immédiates et urgentes. Les dirigeants ont réaffirmé leur ferme attachement à l’Accord de Paris, en passant rapidement à sa mise en œuvre intégrale et en achevant son programme de travail cette année à la COP 24 de Katowice (Pologne), en tenant compte de l’équité et du principe de responsabilités communes mais différenciées et de capacités respectives, Les dirigeants ont également décidé de coopérer pour renforcer la riposte mondiale au changement climatique, par le biais d’actions environnementales ambitieuses dans le domaine des énergies propres, y compris les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et d’autres technologies à faibles émissions, l’industrie, les transports, l’agriculture et la foresterie, l’innovation, mobilisation de fonds, prévention de la déforestation, de la désertification, y compris la pénurie d’eau, la résilience, la gestion des catastrophes et la réduction des risques.
- Les dirigeants ont souligné leur volonté de respecter le régime mondial de non-prolifération et de veiller à la mise en œuvre intégrale des obligations découlant de tous les instruments internationaux pertinents et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, ainsi que de l’importance de la sûreté nucléaire.
- Les dirigeants ont souligné que le développement des relations intercoréennes, la dénucléarisation complète et le régime de paix dans la péninsule coréenne étaient importants pour la paix, la sécurité et la stabilité, non seulement en Asie de l’Est, mais également dans le monde entier. Les dirigeants se sont félicités des efforts déployés par la République de Corée et les initiatives diplomatiques des autres partenaires pour instaurer une paix et une stabilité durables dans une péninsule coréenne sans armes nucléaires. Ils se sont félicités de l’évolution récente de la situation dans la péninsule coréenne, en particulier des trois sommets intercoréens et du sommet entre les États-Unis et la RPDC. Ils ont appuyé la mise en œuvre intégrale et rapide de la Déclaration de Panmunjom et de la Déclaration commune de Pyongyang, ainsi que de la Déclaration commune de Singapour des États-Unis et de la RPDC, qui confirment l’objectif commun d’une dénucléarisation complète et de la mise en place d’un régime de paix permanent sur la Corée. Péninsule. Les dirigeants ont appelé la RPDC à démanteler complètement, de manière irréversible et irréversible toutes ses armes nucléaires et autres armes de destruction massive, ses missiles balistiques et ses programmes et installations connexes, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies. et a également appelé la RPDC à honorer son engagement de mener à bien la dénucléarisation. Ils se sont engagés à appuyer une solution globale par la diplomatie et à appliquer pleinement les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, y compris des mesures restrictives. Dans ce contexte, ils ont exhorté la RPDC à revenir rapidement au traité de non-prolifération et aux garanties de l’AIEA et à coopérer avec son système de surveillance. Ils ont reconnu que les efforts diplomatiques en cours pour résoudre les problèmes liés à la RPDC devraient également contribuer à l’amélioration de la situation des droits de l’homme et de la situation humanitaire en RPDC, y compris la question des enlèvements.
- En ce qui concerne l’Iran, les dirigeants ont réitéré leur soutien collectif au dialogue diplomatique et au Plan d’action global commun approuvé par le Conseil de sécurité des Nations Unies dans sa résolution 2231, qui poursuit son objectif, à savoir garantir le caractère exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien. Les dirigeants ont reconnu que, parallèlement à la mise en œuvre complète et effective par l’Iran de ses engagements en matière nucléaire, la levée des sanctions, y compris des conséquences qui en découlent, constitue un élément essentiel du JCPOA. Préserver l’accord nucléaire avec l’Iran est une question de respect des accords internationaux et de promotion de la sécurité, de la paix et de la stabilité internationales.
- Les dirigeants ont également échangé leurs points de vue sur les moyens de promouvoir et de renforcer la coopération sur des questions de sécurité d’intérêt commun, notamment en Afghanistan, en Syrie, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, en Ukraine (résolution 2202 du Conseil de sécurité des Nations Unies). Les dirigeants ont réaffirmé leur plein appui à la résolution 2166 du Conseil de sécurité.
- Les dirigeants se sont félicités du succès du 32e Sommet de l’ANASE qui s’est tenu à Singapour du 25 au 28 avril 2018. Ils ont salué les efforts déployés par l’ANASE pour développer ses relations avec ses partenaires et se sont félicités de l’intérêt des partenaires européens de l’ASEM à renforcer leur engagement avec la région dans le cadre des processus dirigés par l’ANASE.
PILIER 1 : PARTENAIRES DES DÉFIS POLITIQUES ET DE SÉCURITÉ
- Les dirigeants se sont engagés à renforcer la coopération de l’ASEM en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC) et de la connectivité numérique par le biais de la confiance, sur la base des dispositions applicables du droit international et des normes, règles et principes universels pour un comportement responsable de l’État. Ils ont souligné la nécessité d’un environnement informatique ouvert, sécurisé, stable, accessible et pacifique. Ils ont souligné qu’il importait de lutter contre les menaces à la cybersécurité, d’empêcher l’utilisation potentielle des TIC à des fins criminelles ou terroristes, tout en protégeant les droits de l’homme et les libertés fondamentales en ligne et en respectant les cadres juridiques nationaux et internationaux applicables en matière de protection de la vie privée et des données.
- Les dirigeants ont souligné que le terrorisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, constituait une grave menace pour la paix et la sécurité internationales et que les actes de terrorisme étaient injustifiables quelles que soient les motivations, les responsables et les responsables. Les dirigeants ont souligné la nécessité d’une mise en œuvre équilibrée et intégrée de la Stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme des Nations Unies. Les dirigeants se sont engagés à renforcer la collaboration au sein de l’ASEM pour lutter contre la radicalisation menant à la violence, le financement du terrorisme, les abus d’Internet par des groupes terroristes, le recrutement de terroristes, les combattants terroristes étrangers et la criminalité transnationale. Ils ont souligné qu’il était essentiel de prévenir et de combattre le terrorisme et l’extrémisme violent propice au terrorisme. Les dirigeants ont également souligné que les mesures prises pour lutter contre le terrorisme devaient respecter les obligations de tous les États en vertu du droit international, en particulier le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire. Les dirigeants ont reconnu que les femmes peuvent jouer un rôle important à cet égard. Ils ont appelé à faire progresser les négociations sur la Convention globale des Nations Unies sur le terrorisme international.
- Les dirigeants ont souligné que les flux migratoires représentaient un défi mondial qui nécessite une réponse à plusieurs niveaux. Ils ont noté qu’une migration sûre, ordonnée et régulière pouvait contribuer de manière positive à la croissance et au développement durable dans les pays d’origine, de transit et de destination. Ils ont souligné que mettre un terme à la migration irrégulière exigeait une réponse internationale globale, fondée sur la solidarité, une plus grande responsabilité globale et des actions communes coordonnées, y compris l’obligation pour tous les pays de réadmettre leurs propres citoyens, et par le biais de voies de migration régulières convenues dans le respect des compétences nationales. Les dirigeants ont exprimé leur préoccupation devant les urgences humanitaires sans précédent liées aux flux migratoires irréguliers, aux déplacements forcés, au trafic de migrants et à la traite des êtres humains en Asie et en Europe, et se sont engagés à intensifier leurs efforts pour relever ensemble ces défis en tant que partenaires. Les dirigeants ont également souligné la nécessité de s’attaquer à ces causes profondes de la migration irrégulière. Ils ont souligné qu’il importait de promouvoir et de garantir le respect total des droits fondamentaux de tous les déplacés et de garantir la protection des réfugiés et des personnes déplacées de force. Les dirigeants ont pris note de la discussion au niveau des Nations Unies, notamment sur le Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière et le Pacte mondial pour les réfugiés, qui peuvent contribuer à renforcer la réponse internationale aux flux migratoires et aux situations de réfugiés.
- Les dirigeants ont souligné qu’il importait de trouver une solution globale et durable pour s’attaquer aux causes profondes du conflit dans l’État de Rakhine [ex-État d’Arakan ; cf. Rohingyas] et ont félicité le Bangladesh d’avoir hébergé des personnes déplacées. Les dirigeants se sont réjouis de la mise en œuvre de l’accord sur le retour des personnes déplacées de l’État de Rakhine entre le Myanmar et le Bangladesh, signé le 23 novembre 2017, et du protocole d’accord signé entre le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Myanmar. et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le 6 juin 2018. Les dirigeants ont souligné la nécessité de créer des conditions propices au retour et à la réintégration des personnes déplacées dans l’État de Rakhine dans de bonnes conditions de sécurité, librement et dans la dignité. Ils ont souligné l’importance de la responsabilité et pris note des efforts nationaux et internationaux à cet égard. Les dirigeants ont exprimé leur soutien constant à l’instauration de la paix, de la stabilité, de la primauté du droit et de la réconciliation entre diverses communautés, ainsi qu’à la garantie d’un développement durable et équitable dans l’État de Rakhine.
- Les dirigeants ont souligné leur engagement à assurer la propreté et la gestion durable des océans, à forger des partenariats et à promouvoir une meilleure gouvernance mondiale des océans et une croissance bleue durable. Ils se sont engagés à relever les défis liés à la gouvernance des océans en raison du changement climatique et de l’utilisation non durable des océans et de leurs ressources, y compris la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (IUUF) sur l’environnement et l’économie. Les dirigeants ont exprimé leur préoccupation devant l’augmentation rapide des déchets plastiques dans l’océan et ont souligné l’importance d’éliminer les rejets de déchets plastiques et micro-plastiques dans les océans, comme convenu dans le cadre des Nations Unies. Ils ont convenu de donner la priorité à la coopération internationale en matière de prévention et de gestion des déchets et de progresser vers une navigation efficace et durable.
- Les dirigeants ont réaffirmé leur volonté de maintenir la paix et la stabilité, de garantir la sécurité et la sûreté maritimes, la liberté de navigation et de survol et de lutter contre la piraterie dans le strict respect du droit international. Ils ont souligné l’importance cruciale d’un règlement pacifique des différends conformément au droit international, en particulier de la Charte des Nations Unies et de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS), de s’abstenir de recourir à la menace ou à l’emploi de la force et aux actions unilatérales dirigées contre le droit international, en particulier la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, la recherche de mesures de confiance et la retenue de le désendettement. Les dirigeants ont souligné l’importance de la coopération entre les institutions financières régionales pour assurer une croissance économique durable.
PILIER 2 : PARTENAIRES DES DÉFIS ÉCONOMIQUES ET FINANCIERS
- Les dirigeants ont réaffirmé leur ferme soutien à la préservation et au renforcement du système commercial multilatéral fondé sur des règles et centré sur l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Ils ont réaffirmé les conclusions de la 7e réunion des ministres de l’économie de l’ASEM (ASEM EMM7), notamment sur la facilitation du commerce et de l’investissement. Les dirigeants ont souligné leur engagement commun en faveur d’un commerce ouvert, libre et non discriminatoire, condition préalable à la croissance et à la prospérité à long terme. Ils ont réitéré la nécessité de renforcer et de réformer l’OMC de manière à l’aider à faire face aux nouveaux défis et à améliorer sa transparence, son suivi, son mécanisme de règlement des différends et ses fonctions de réglementation. Ils se sont engagés à assurer un commerce libre et ouvert sur un pied d’égalité et à lutter contre toutes les formes de protectionnisme, y compris les mesures unilatérales protectionnistes et les pratiques commerciales déloyales. Les dirigeants ont souligné l’importance de la mise en œuvre et du respect des obligations contractées dans le cadre de l’OMC par ses membres, y compris des travaux en cours visant à mettre en œuvre son accord sur la facilitation des échanges.
- Les dirigeants ont noté l’importance de la synchronisation constante de la croissance mondiale, soutenue par une demande intérieure et extérieure forte, comme il avait été noté lors de la 13e réunion des ministres des finances de l’ASEM (ASEM FinMM13). Ils ont réaffirmé leur engagement à faire face aux principaux risques émergents pour l’économie mondiale : le retrait de l’intégration trans-frontalière, les vulnérabilités financières et une croissance économique structurellement faible. Les dirigeants ont également souligné l’impact du changement climatique mondial sur la croissance économique. Ils ont souligné qu’il importait de renforcer la coopération de l’ASEM en matière de commerce et d’investissement trans-frontaliers afin de promouvoir des emplois décents, en particulier pour les jeunes, et de relever les défis mondiaux de manière durable. Pour assurer une meilleure connectivité entre l’Europe et l’Asie, ils ont également souligné l’importance de développer et de renforcer des systèmes et infrastructures de transport durables sur le plan environnemental, social et fiscal, viables sur le plan financier, abordables et accessibles, et conformes aux normes internationales applicables. À cet égard, les dirigeants ont convenu de promouvoir la transparence, des conditions de concurrence équitables et des mécanismes de financement novateurs.
- Les dirigeants ont souligné qu’il importait de poursuivre les efforts structurels visant à renforcer l’intégration économique, aux niveaux régional et mondial. Ils ont souligné qu’il importait de promouvoir les processus d’intégration économique régionale et de faciliter leur interaction. Ils ont souligné la nécessité de garantir la viabilité de la dette publique et privée et de prendre des mesures en faveur de la dette privée.
- Les dirigeants ont souligné le rôle positif que les micro-, petites et moyennes entreprises (MPME) pouvaient jouer pour promouvoir une croissance équilibrée et inclusive, l’innovation et une économie fondée sur de faibles émissions de gaz à effet de serre. Ils ont souligné qu’il importait de tirer parti des possibilités offertes par les mutations technologiques et la 4e révolution industrielle, comme l’ont indiqué les ministres lors de la 7e réunion des ministres de l’économie de l’ASEM (ASEM EMM7). Les dirigeants ont souligné l’importance d’un meilleur accès à l’infrastructure numérique pour que les MPME puissent participer aux chaînes de valeur régionales et mondiales.
- Les dirigeants ont souligné le rôle de l’ASEM dans le renforcement de l’autonomisation économique des femmes, notamment par le biais de politiques efficaces et de dispositions juridiques appropriées. Elles se sont engagées à éliminer la discrimination, à améliorer l’accès des femmes au marché du travail et à l’économie mondiale et à réduire l’écart entre les sexes dans la vie politique, économique, professionnelle et publique – avec pour objectif d’éliminer ces écarts d’ici 2030, notamment en défendant les femmes dirigeantes, en renforçant l’esprit d’entreprise, l’éducation financière et la maximisation de l’utilisation des nouvelles technologies.
- Les dirigeants ont souligné les avantages de la croissance de l’économie numérique, notamment la réduction des obstacles à l’entrée, la réduction des coûts de transaction et l’amélioration de la productivité. Les dirigeants ont reconnu la nécessité de travailler ensemble pour trouver des solutions aux défis découlant de l’expansion rapide de l’économie numérique et des changements technologiques, notamment la lutte contre la fraude, l’évasion et la fraude fiscales. Ils ont réaffirmé l’engagement des ministres des Finances de l’ASEM (à l’ASEM FinMM13) de relever les défis liés à la fiscalité internationale et à la mobilisation des ressources nationales. Les dirigeants ont reconnu la nécessité de revoir deux aspects essentiels du cadre fiscal existant, à savoir l’affectation des bénéfices et les règles de connexion, afin d’aligner la fiscalité sur la création de valeur. Les dirigeants de l’ASEM contribueront aux discussions mondiales au sein des Nations Unies, du G20 et de l’OCDE, et s’attendent à trouver des solutions ambitieuses, efficaces et consensuelles pour faire face aux impacts de la numérisation de l’économie sur le système fiscal international d’ici 2020, avec une mise à jour en 2019.
PILIER 3 : PARTENAIRES DES LIENS SOCIAUX ET CULTURELS
- Les dirigeants ont reconnu l’importance de l’accès à une éducation de qualité en tant que droit humain fondamental et outil de citoyenneté responsable, de prospérité économique et de résilience de la société, et a réaffirmé les conclusions de la 6e réunion des ministres de l’éducation de l’ASEM (ASEM ME6). Les dirigeants ont également reconnu la valeur d’impliquer les entreprises et les industries dans l’éducation officielle et de renforcer l’utilisation des outils numériques dans l’enseignement et l’apprentissage. Les dirigeants ont rappelé le rôle de l’apprentissage tout au long de la vie, notamment de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels (EFTP) et du développement des ressources humaines, afin de garantir l’employabilité en fournissant aux individus les compétences nécessaires pour s’épanouir dans un monde globalisé et numérisé. Ils ont reconnu les programmes de mobilité, notamment le programme Erasmus +, les bourses Marie Skłodowska-Curie et le programme de bourses ASEM-DUO. Les dirigeants ont rappelé que le processus de formation de l’ASEM Education vise l’inclusion et l’égalité en mettant en place des systèmes éducatifs complets et accessibles à tous. Les dirigeants ont souligné que personne ne devait être laissé pour compte et déterminé à répondre aux besoins de tous, notamment des personnes handicapées, issues de milieux socio-économiques et de migrants défavorisés, ainsi que des apprenants les plus talentueux. Les dirigeants engagés à réaliser l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes en en soutenant une éducation de qualité pour tous, des politiques de transformation et tenant compte des disparités entre les sexes, visant notamment les filles et les femmes, y compris les multiples formes de discrimination, l’accès limité aux opportunités économiques et sociales, ainsi que les services essentiels, tels que les soins de santé. Dans la poursuite du Programme de développement durable à l’horizon 2030, les dirigeants ont exprimé leur soutien pour que les filles aient davantage la possibilité d’accéder à une éducation de qualité pendant douze ans, en tenant compte de la situation nationale. Ils ont souligné l’importance de la participation des femmes dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM) .
- Les dirigeants ont souligné l’importance du tourisme durable en tant que catalyseur de la connectivité entre les peuples, de la coopération économique et de la création d’emplois de qualité. Les dirigeants se sont engagés à promouvoir et à renforcer la coopération en matière de tourisme durable dans les deux régions, y compris la conservation et la gestion du patrimoine culturel et naturel, l’environnement et sa biodiversité, en partageant les meilleures pratiques et le savoir-faire, en organisant des formations et en renforçant les capacités.
- Les dirigeants ont réaffirmé l’importance de la diplomatie culturelle et de la coopération culturelle en tant que moteur du développement social et économique, notamment en favorisant la coopération entre villes et en maximisant les opportunités offertes par les Capitales européennes de la culture, les Villes de la culture de l’Asie de l’Est, les Villes de l’ASEAN de la culture et autres initiatives similaires, telles que notées lors de la 8e réunion des ministres de la culture de l’ASEM (ASEM CMM8). Les dirigeants se sont félicités du lancement du Festival culturel de l’ASEM (18-30 octobre, Bruxelles) sur le thème « L’Europe rencontre l’Asie, l’Asie rencontre l’Europe », en conjonction avec le sommet ASEM 12. Les dirigeants se sont félicités du principe de l’organisation régulière de festivals culturels ASEM dans le cadre des sommets de l’ASEM et des réunions des ministres des affaires étrangères de l’ASEM afin de renforcer le dialogue interculturel entre les partenaires de l’ASEM, y compris la mobilité des artistes et des professionnels de la culture, par le biais d’échanges et de l’apprentissage entre pairs. Les dirigeants ont également souligné l’importance de promouvoir le dialogue interreligieux en tant que facteur essentiel de la connectivité entre l’Asie et l’Europe.
- Les dirigeants ont salué le travail de la Fondation Asie-Europe (ASEF) à Singapour, dont les activités et les contributions complètent le processus ASEM dirigé par le gouvernement, en favorisant les contacts entre les peuples et en mettant l’accent sur la société civile, en particulier les jeunes. Les dirigeants ont appelé l’ASEF à continuer d’aligner étroitement ses activités sur les priorités de l’ASEM. Ils ont souligné qu’il importait d’améliorer la visibilité de l’ASEF et de l’ASEM grâce à l’ASEM InfoBoard et à ses plateformes de médias sociaux.
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- Les dirigeants ont remercié le président et le pays hôte pour le succès du 12e sommet de l’ASEM (ASEM12) à Bruxelles et pour la chaleureuse hospitalité accordée à tous ses participants. Les dirigeants attendent avec intérêt le 13e Sommet de l’ASEM (ASEM13) qui se tiendra à Phnom Penh, au Cambodge, en 2020.
Texte originel (anglais) : https://www.consilium.europa.eu/media/36803/asem12-chair-statement.pdf ; version française : Rémi Perelman, Asie21.
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NB. Le dialogue Europe-Asie (ASEM) a été créé en 1996 avec 26 pays pour offrir un espace de dialogue et de coopération entre l’Europe et l’Asie. Il a pour vocation de renforcer les relations entre les deux continents et rééquilibrer un lien plutôt ténu comparé à ceux établis entre l’Asie et les États-Unis comme entre ceux-ci et l’Europe. La France et Singapour en ont été les premiers artisans. L’ASEM rassemble aujourd’hui 53 partenaires :
- En Europe : 3o pays : les 28 membres européens de l’ASEM, la Norvège et la Suisse ainsi que la représentation de l’Union européenne;
- En Asie : 21 pays, 10 d’entre eux appartenant à l’ASEAN : Australie, Bangladesh, Birmanie, Brunei, Chine, Cambodge, Corée du Sud, Indonésie, Inde, Japon, Kazakhstan, Laos, Mongolie, Nouvelle-Zélande, Malaisie, Pakistan, Philippines, Singapour, Russie, Thaïlande, Vietnam ainsi que le Secrétariat de l’ASEAN.
Quelques chiffres. Les partenaires de l’ASEM représentent 55 % du commerce mondial, 60 % de la population mondiale, 65 % du PIB mondial et 75 % du tourisme mondial.
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