Tony Andréani, L’Harmattan, août 2018
C’est en tant que politologue ayant travaillé de longues années sur les « modèles » de socialisme que Tony Andréani s’est intéressé au « modèle chinois ».
La période maoïste, sorte d’utopie volontariste, fut quand-même une période de réforme agraire radicale, d’industrialisation à marche forcée et de restauration de l’État, explique l’auteur : elle a fourni les bases du développement futur avec une « politique de réformes et d’ouverture ». Cependant, cette transition n’a pas échappé à une déstabilisation de la société. Tout fut à reconstruire et même si ce n’est pas fini, le nouveau système économique et politique chinois a acquis une certaine maturité. Dans sa démarche, l’auteur essaye de tirer des leçons de ce « socialisme à la chinoise » que les dirigeants n’ont « nullement la prétention d’exporter, contrairement à l’ex-Urss » et pense que ce modèle est incompréhensible si on ne regarde pas d’où il vient (socialisme maoïste) et où il veut aller (futur socialiste à la chinoise).
L’auteur explique à travers son ouvrage, en quatre parties, comment la politique économique chinoise, plutôt keynésienne, est à l’opposé du néolibéralisme d’aujourd’hui, quels sont les prémices d’un socialisme de marché, comment le gouvernement essaye de corriger ses déséquilibres profonds en développant un nouveau modèle économique et, enfin, si une alternative s’inspirant du modèle chinois est possible ou non en France.
Catherine Bouchet-Orphelin, Asie21