Saluée comme l’inauguration du « plus haut barrage du monde » le 16 novembre 2018, la mise en service des infrastructures hydroélectriques de Rogoun, au Tadjikistan, dépasse largement la prouesse technique par ses implications.
Sur le plan intérieur, elle permet à ce petit État montagnard, l’un des plus pauvres de l’ancienne Union soviétique, devenu indépendant lors de la dislocation de celle-ci en 1991, d’espérer accéder enfin à l’autonomie énergétique. Et même de devenir un fournisseur d’électricité régional, grâce à l’exploitation des nombreux cours d’eau descendant des contreforts himalayens sur son territoire. Ceci, bien sûr, lorsque ce monumental chantier (démesuré aux yeux de certains observateurs) sera achevé : pour l’heure, seul le premier des six générateurs d’électricité est opérationnel.
Sur le plan politique, la réalisation de Rogoun […]
Patrick Dombrowsky, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°123 décembre 2018