De plus en plus fréquemment, le fragile cessez-le-feu instauré entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est menacé par la montée des accusations réciproques et des postures belliqueuses. Dans un contexte régional mouvant, le risque de reprise de ce conflit s’accroît.
La guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan fut l’un des rares conflits qui éclatèrent au sein de l’ancienne Union soviétique lors du démantèlement de celle-ci. Au cœur du Caucase, les frontières très imbriquées héritées des découpages soviétiques avaient été contestées par les nouveaux États d’Arménie et d’Azerbaïdjan, au motif qu’elles ne recoupaient pas les répartitions ethniques héritées.
Plusieurs années de guerre ouverte entre les deux États se sont soldées, en principe, par un cessez-le-feu signé en 1994, entérinant le contrôle par l’Arménie de la quasi-totalité de la région contestée du Nagorny-Karabakh (désormais rebaptisée Artsakh par la partie arménienne), ainsi que de la bande du territoire azerbaïdjanais bordant le territoire de l’Arménie. Depuis, toutes les médiations pour parvenir à un règlement plus pérenne, dont la plupart ont été avancées par l’OSCE, ont échoué ou n’ont pas été suivies d’effet. Et sur le terrain, les deux armées continuent de se faire face, chaque gouvernement agitant régulièrement la menace de reprendre le conflit.
Depuis quelques semaines, le ton des déclarations monte […]
Patrick Dombrowsky, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°124 janvier 2019