Le mois de décembre 2018 a vu le début de l’opération de transfert de la flotille de la Caspienne d’Astrakhan à sa nouvelle base de Kaspiisk, située au Daghestan sur les bords de la mer Caspienne.
C’est à la suite de la désintégration de l’Union Soviétique que le gouvernement de la Fédération de Russie avait décidé en 1992 d’évacuer dans la hâte vers le nord les bâtiments de sa flotille basée à Bakou, alors que des éléments nationalistes azerbaïdjanais menaçaient de s’en emparer. Le choix d’Astrakhan n’était qu’un pis aller car son port à l’entrée du delta de la Volga se trouve à 180 km de son embouchure sur la mer Caspienne et que cette région est couverte par les glaces l’hiver.
En outre, dans les conditions chaotiques des années 1990, on pouvait craindre que le Daghestan n’échappe au contrôle du pouvoir eltsinien. Le transfert de la flotille à Kaspiisk montre que le gouvernement central estime avoir aujourd’hui la situation bien en mains malgré une présence résiduelle dans les montagnes d’irrédentistes wahhabites locaux ou en provenance de Tchétchénie. Au cours des derniers mois, Vladimir Vasiliev, le nouveau chef de la république nommé par Moscou pour assainir la situation, a procédé à une gigantesque purge, toujours en cours, des éléments les plus corrompus de ce territoire. (
La garnison de Kaspiisk compte d’ores et déjà un bataillon de fusiliers marins auquel s’est ajouté en novembre 2018 un régiment de bérets noirs. L’ensemble de la base s’étend sur 129 hectares et les travaux préliminaires de prospection et d’aménagement ont déjà coûté près d’un demi-milliard de roubles (6,5 millions €). Les travaux se prolongeront jusqu’en 2020. Leur coût total n’est pas divulgué.
Des docks flottants à deux et trois pontons peuvent déjà accueillir jusqu’à 20 bâtiments. Il est prévu de […]
Jean Perrin, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°124 janvier 2019
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