À la suite de la déclaration de faillite du chantier naval Hanjin Heavy Industries and Construction Corp. Philippines (HHIC-Phil), implantée sur Subic bay, et de sa mise en redressement judiciaire le 8 janvier 2019, le gouvernement philippin est à la recherche d’une solution de sauvetage de l’entreprise défaillante. Deux sociétés chinoises, dont une d’État, ont exprimé leur intérêt pour une reprise. Le projet suscite une énorme méfiance tant du côté de certains membres du gouvernement que de l’opposition alors que le président Duterte, sans le dire clairement, y est favorable.
After Hanjin Heavy Industries and Construction Corp. Philippines (HHIC-Phil) shipyard, settled in Subic bay, have introduced a file for rehabilitation on the 8th of January 2019 following its declaration of failure, the Filipino government is looking for a solution to redress the failing company. Two Chinese shipyards, one among them being a state company, have expressed their interests for a takeover. Such a project raises a huge distrust on the side of some members of the government and from political opponents when president Duterte on his part, without expressing himself clearly, is on the contrary, favorable to the Chinese solution.
FAITS
Le 8 janvier 2019, dans le sillage de la mise en redressement judiciaire de Hanjin Heavy Industries and Construction Corp. Philippines (HHIC-Phil), société de construction navale d’origine sud-coréenne implantée sur le site de Subic Bay depuis 2006, le gouvernement philippin cherche un repreneur de cette compagnie qui se déclare en faillite. Deux sociétés chinoises, dont les noms ne sont toujours pas révélés, dont une d’État, ont aussi officiellement fait part de leur intérêt pour une reprise.
À la suite de l’énergique alerte publique lancée le 12 janvier 2019 par le vice-amiral Alexander Pama, ex-commandant en chef de la marine, sur les intentions implicites que pourraient cacher les candidatures chinoises, le gouvernement philippin organise une concertation interne le 16 janvier. Le président Duterte, compte tenu de son irréfutable vassalisation à Pékin, fait semblant de se montrer indécis. En face de lui, plusieurs personnalités de son équipe, dont Delfin Lorenzana, le secrétaire à la Défense, et de son opposition, sont franchement opposées à la solution chinoise1, les préférences allant nettement dans la recherche de solutions auprès d’autres partenaires tels que les États-Unis, le Japon, la Corée du Sud ou l’Australie.
Une troisième voie est prônée : le rachat par l’État philippin soit à 100%, soit la création d’une société à capitaux mixtes avec un autre partenaire. […]
Daniel Schaeffer, Asie21
Encadré 1 Les raisons de la faillite de Hanjin et ses signes précurseurs
Malgré ses indéniables succès en tant que 5e constructeur naval mondial, Hanjin Heavy Industries and Construction Corp. Philippines (HHIC-Phil), filiale indépendante de sa maison mère d’origine sud-coréenne Hanjin depuis 2005, est en faillite en ce début d’année 2019. […]
DS
Encadré 2 L’intérêt commercial d’une reprise de l’activité de HHIC-Phil
Installée sur une emprise de 300 hectares, bien équipée grâce à un investissement de 2,3 milliards de dollars à partir de la date de son implantation en 2006, HHIC-Phil a encore actuellement deux navires en fin d’ouvrage et huit en commande. Témoin de l’activité du chantier, il a produit […]
DS
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°125 février 2019