Le référendum organisé, fin 2018, en Nouvelle-Calédonie n’a pas vraiment éclairé son avenir institutionnel. Personne ne sort vainqueur de cette consultation. La partie à venir entre indépendantistes et loyalistes (non-indépendantistes), arbitrée par la France, s’annonce serrée d’autant que plane sur elle l’ombre de la Chine et l’inquiétude de Canberra.
FAITS
- Conformément à l’Accord de Nouméa (1998), un référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie a été organisé le 4 novembre 2018.
- Avec 80,63 % de taux de participation, 56,4 % des électeurs se sont prononcés contre l’indépendance et 43,6 % pour. Les sondages annonçaient entre 63 et 66 % de contre.
- Le corps électoral « gelé » était composé à 54 % de citoyens de droit commun et à 46 % de citoyens de droit coutumier (Kanaks). Au vu des résultats, ce référendum a été analysé comme un vote identitaire :
- les Kanaks pour l’indépendance,
- les non-Kanaks contre.
- Il acte également une partition territoriale :
- le nord et les îles Loyauté aux indépendantistes,
- le sud aux loyalistes.
- Le 14 décembre 2018, le Premier ministre, M. Edouard Philippe, a réuni à Paris le comité des signataires de l’Accord de Nouméa afin d’examiner les conditions de sa poursuite. Chacun campe sur ses positions, notamment sur le gel du corps électoral que les indépendantistes refusent d’ouvrir.
- Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie sera renouvelé après les élections provinciales du 12 mai 2019. Si un tiers de ses membres le demande (ce qui est fort probable), comme prévu à l’Accord de Nouméa, un second référendum sera organisé en 2020 et un troisième en 2022 si le non l’emporte encore. En cas de nouvelle réponse négative, « les partenaires politiques se réuniront pour examiner la situation ainsi créée ».
- Pour faire bouger les lignes, le gouvernement français […]
Stéphane Brault, auteur invité Asie21
Lire également dans ce même numéro :
Nouvelle-Calédonie
- Le roi nick
- Un territoire politiquement autonome mais pas encore viable économiquement
- Une population pluriethnique, une société clivée
- Un corps électoral « gelé » par l’accord de Nouméa
- L’ombre de Pékin
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°126 mars 2019
Lire également :
- Asie 21 n°122 novembre 2018 : Vanuatu, partie de go dans le Pacifique Sud, de Stéphane Brault
- Asie21 n° 121 octobre 2018 : Pacifique, changement climatique, la Déclaration de Boe, de Rémi Perelman
- Asie21 n°119 juillet-août 2018 : L’écharpe maritime indo-indonésienne s’étend au Pacifique, de Rémi Perelman
- Asie21.com 4 avril 2018 : Sauvegarde des intérêts de l’Australie en matière de sécurité grâce à des liens avec les pays du pacifique