L’Inde et la Chine partagent une volonté commune. Elles veulent maîtriser l’amont des cours d’eau internationaux. Aucun de ces deux pays n’a signé la Convention sur le droit relatif aux utilisations des cours d’eau internationaux à des fins autres que la navigation, adoptée par l’ONU le 21 mai 1997 et entrée en vigueur le 20 août 2014, après ratification par 35 pays. Ils ne sont donc pas tenus d’en respecter les clauses.
India and China share a common desire. They want to control the upstream of international watercourses. Neither country has signed the Convention on the Law of the Non-Navigational Uses of International Watercourses, adopted by the United Nations on 21 May 1997 and entered into force on 20 August 2014, after ratification by 35 countries. They are therefore not obliged to respect the clauses.
De fait, la Chine agit en toute liberté, d’autant plus qu’elle n’a signé aucun accord bilatéral de partage des eaux avec les pays aval.
La mise en valeur du Mékong illustre bien la politique chinoise en matière hydraulique. Elle a refusé de devenir membre de la Commission du fleuve Mékong établie en 1995 et a imposé sa propre vision dans un document sur la Coopération Lancang-Mékong (Lancang étant l’appellation du cours d’eau en territoire chinois). Ce texte ne concerne pas le partage des eaux. En réalité, la Chine a construit en amont du Mékong, au Tibet et surtout au Yunnan de nombreux barrages qui lui donnent la maîtrise absolue des eaux du fleuve. Elle effectue des lâchers d’eau sans prévenir les pays aval, ce qui peut être préjudiciable pour les récoltes et éventuellement provoquer des inondations si des lâchers d’eau simultanés sont effectués au Laos et au Cambodge. Une concertation serait nécessaire pour éviter ces fléaux mais elle n’a pas lieu. La Chine peut par ailleurs influencer la production d’hydroélectricité des pays aval. La multiplication des barrages menace […]
Alain Lamballe, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°128 mai 2019
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