Sun Yat-sen, Marie-Claire Bergère, Fayard, 1994 – 孫中山

Même publié en 1994, ce livre d’histoire est intéressant à lire ou relire, au regard de l’actualité.

La conception politicienne de l’histoire en Chine a permis, explique Marie-Claire Bergère, de remplacer le 10 octobre 1979 le portrait de Mao place Tian’anmen par celui de Sun Yat-sen (aux côtés de Marx, Engels et Lénine) annonçant le début des réformes (4 modernisations).

中國歷史中,有些政治家的理念,往往被後代的當權者加以推行,賦予新意,而北京政府就於1979年10月10日,在宣佈推行四個現代化的同時,將天安門廣場的毛澤東像,換成孫中山像,而與馬克斯丶恩格思及列寧並列。如此一來,共産黨和國民黨一樣,都把孫中山視為實現革命運動的化身…

Communistes comme nationalistes ont tous deux traité Sun Yat-sen comme un symbole en en faisant l’incarnation d’un mouvement révolutionnaire. L’appel du gouvernement de Pékin à une relance, en 1979, des études sur Sun Yat-sen a pour objectif de réajuster son dogme et de servir sa nouvelle politique réformatrice. Et la plupart des historiens occidentaux n’ont cessé de remettre en question la personnalité et le rôle de Sun Yatsen, pointant sa faiblesse, ses échecs et ses incohérences. L’historiographie de Sun apparaît comme un « terrain d’affrontement entre deux modes de production de l’histoire et comme une source inépuisable  d’incompréhension réciproque entre spécialistes chinois et occidentaux. » Aussi, à travers cet ouvrage, Marie-Claire Bergère tente une analyse dépassionnée de la vie et l’œuvre de Sun Yat-sen.

Sun Yat-sen est un pur produit de la Chine maritime, celle des provinces côtières et des communautés d’outre-mer, ouverte aux influences étrangères. Après la révolution de 1911, Sun devient un président éphémère dans une république qui sombre très vite dans la dictature puis le chaos. En 1924, l’hostilité des Occidentaux le pousse à s’allier à la « Russie soviétique et à s’inspirer de son exemple pour réorganiser son parti le Guomindang et pour renouveler la formulation de sa doctrine, le triple démisme (les Trois principes du peuple).

L’auteur a reconstitué le déroulement de sa carrière, celle d’un homme aventurier des mers du Sud, devenu le père fondateur du régime républicain puis chef d’un grand mouvement nationaliste révolutionnaire, pour identifier son véritable rôle historique. Sun est présenté dans l’historiographie comme brouillon et opportuniste, le pouvoir de décision lui échappant. Il n’est pas un théoricien. Sa doctrine n’a ni l’originalité ni la rigueur d’intellectuels occidentaux ou chinois. Son destin ne s’égale pas à son contemporain Lénine. Mais en fait, le vrai Sun Yat-sen, nous explique l’auteur, est un héros du monde contemporain : un homme de communication, une sorte de génie médiatique, né pour les jets, le fax et la télévision, même s’il dut se contenter des paquebots, du télégraphe et de la presse.

Sun Yat-sen a été façonné par le contexte historique dans lequel il a vécu et a incarné celui d’une Chine abordant la modernité. Il mise sur le nationalisme anti-impérialiste. Il pressent le danger de la technocratie pour la démocratie, souligne le rôle des infrastructures dont le pays a besoin et conçoit un nouveau style de relations internationales fondées sur la coopération. Sa perception est favorisée par son parcours : né à Canton aux antipodes de la capitale, il a grandi à Hawaï, a étudié à Hong Kong, a résidé au Japon et en Asie du Sud-Est et a voyagé en Europe et aux États-Unis. Il tisse un réseau d’implantations chinoises avec les communautés de marchands chinois émigrés, des étudiants, des intellectuels exilés. Ces implantations sont liées entre elles et avec la mère patrie par de multiples solidarités (claniques, religieuses, dialectales, économiques).

Ces communautés chinoises,  en dehors de toute base territoriale ou nationale, nous explique l’auteur, sont fidèles à une certaine culture confucéenne tout en poursuivant leur conversion à la modernité. Les mailles de ce vaste réseau permettent à Sun de découvrir le monde sans rompre avec la civilisation chinoise, de devenir un observateur cosmopolite, jugeant la Chine de l’extérieur tout en l’aimant. Il se donne pour mission de sauver son pays. Son extrême mobilité géographique lui permet de franchir aussi facilement les frontières culturelles que géographiques. Il sait que pour convaincre, il faut savoir parler la langue de l’interlocuteur. Toujours à la recherche de partenaires et d’alliés, il tente sa chance auprès des condottieri chinois et des banquiers américains, des militaires français et des bureaucrates japonais.  Il recrute ses amis parmi des aventuriers, des affairistes, des marginaux, des idéalistes et des extrémistes rejetés par leur propre société. Sun est un passeur culturel. « Suivre l’itinéraire de Sun Yat-sen, c’est aborder le processus de la modernisation en se détournant de la voie royale  de l’histoire intellectuelle et politique pour emprunter la porte de derrière. »

Ce livre est passionnant de par le sujet et l’époque d’une part et pour comprendre aujourd’hui d’autre part. Profitons-en pour rendre hommage à notre professeur aux Langues’O, Marie-Claire Bergère.

Catherine Bouchet-Orphelin, Asie21

書名—-孫中山
作者—-白吉爾夫人
出版社—-法雅出版社
發行年份—-1994

中國歷史中,有些政治家的理念,往往被後代的當權者加以推行,賦予新意,而北京政府就於1979年10月10日,在宣佈推行四個現代化的同時,將天安門廣場的毛澤東像,換成孫中山像,而與馬克斯丶恩格思及列寧並列。如此一來,共産黨和國民黨一樣,都把孫中山視為實現革命運動的化身。1979年北京當局呼籲,重新研究孫中山,以便調整共黨教條,更好的為新的政治改革服務。對大部分的西方歷史學家而言,他們不斷的對孫中山的人格提出質疑,指出他的缺點,諸多敗筆及矛盾。有関孫中山的歷史文獻,使得"歷史事件的不同解釋,造成兩派的爭端,並且在中方與西方專家之間,形成無止境的彼此互責。"也因此,白吉爾夫人想透過這本書,對孫中山的一生及作為,做出客觀分析。

孫中山純屬中國沿海城市的產物,換言之,身處沿海地區及華僑社會,他當然深受外國人影響。1911年辛亥革命後,他做過短暫的臨時大總統,隨後民國陷入專制與軍閥混亂。由於對西方國家的仇視,迫使他師法俄國革命,改造國民黨,並重新整理三民主義"。

作者認為,真正的孫中山,乃是當今世界的英雄人物:他善於溝通,擅長演講。在歷史的大背景下,他生活並嵌入在中國走向現代化的大潮流之中。他主張打倒帝國主義的民族主義,他亟言官僚政治對民主的危害,他強調基本建設對一個國家的重要性,他指出平等互惠乃是國際関係的新形式。他接觸的環境,藴育他敏銳的認知:他誕生在中國北京的南端另一頭 —-廣東省,他在夏威夷長大,香港唸書,住過日本及東南亞,旅行歐美 ,周遊列國。他擁有的華人網,包括移民的華商、學生、及流亡的知識份子。這個人脈又彼此交識,並基於族群丶宗教、方言及經濟,在相互幫助下,又與祖國交溶在一起。這個華人圈,雖存在於不同的地域及國家,但卻忠於某種儒家文化,並追求現代化。這種龐大的人際網,使得孫中山在發現新世界時,不至於與中國文化絕裂,並使他成為全球的觀察家時,下定決心要拯救他的國家。孫中山旅行頻繁,使得他很容易的跨過文化及地域障礙。他深知要說服對方,就應說對方的語言。

孫中山不斷的尋找同志及盟友,他四處與中國伙計丶美國銀行家、法國軍方及日本官員拉関係。他結交的朋友包括冒險家、商人、邊緣人、理想家、以及被各自社會所排斥的極端份子。孫中山是文化的傳遞者。"循著孫中山作為的軌跡,即可探悉揭開民智、邁向現代化的整個過程"!

透過這本生動的着作,不僅瞭解那個時代,而且也可洞察當今的世界。謹以本文,向法國國立東方語言與文化學院教授白吉爾夫人,致上最高的敬意!

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Résumé 摘要

PREMIÈRE PARTIE : L’aventurier des mers du Sud (1866-1905)

Avant l’âge de 40 ans, Sun Yat-sen est un homme sans importance. Fils de paysan, il est d’emblée exclu de la société chinoise, celle des élites et des terriens. Son éducation religieuse fait naître en lui la vocation de sauver son pays. Il est bien placé pour mesurer la gravité de la crise que la Chine traverse, en proie aux convoitises étrangères. Mais il est privé de tout crédit dans une société livrée au pouvoir des lettrés. Sa démarche antidynastique (contre les barbares mandchous) s’accompagne d’un discours occidentalisant, prônant le nationalisme et la démocratie. Le jeune révolutionnaire complote contre les magistrats et tente de soulever les paysans. De marginal, il devient rebelle, criminel. Il était émigré, le voici banni.

Son enlèvement et sa séquestration à Londres par la légation chinoise en fait un héros et lui permet de se construire une réputation de patriote et de progressiste libéral persécuté. En 1900, il n’est toujours qu’un hors-la-loi ou méprisé pour son pays. C’est alors que son destin bascule avec la crise des Boxeurs. Toutes les structures de l’empire sont ébranlées et la modernisation s’impose comme la seule voie de salut. La Chine des ports et des communautés d’outre-mer devient un modèle et ses valeurs (nationalisme, occidentalisme, modernité) commencent à s’imposer à une nouvelle génération d’intellectuels.

Sun fédère autour de lui les fils   de lettrés et de mandarins qui l’ont rejeté. Il fonde, en 1905 à Tokyo, la Ligue jurée et devient à 39 ans le dirigeant révolutionnaire qu’il a simplement prétendu être avant. Son succès consacre la montée en puissance de la Chine maritime et cosmopolite face au vieux continent rural et bureaucratique.   

第一部:南海的冒險家(1866-1905)

40歲以前的孫中山,並非重要人物。一位農民之子,一開始就被排除在中國的中上層社會之中。是他的教會教育,孕育了他的救國使命。他深深瞭解,在外國人的蹂躪下,中國正面臨嚴重的危機。然而在一個文人掌權的社會中,又有誰會聽他的話呢?他的反清運動,是以西方式的演說展開,呼籲民族主義與民主政治。這位年輕的革命家,策動民眾,反抗專制政府。他成了集叛徒與罪犯扵一身的邊緣人。他被迫移居國外,成了被放逐的人。

在倫敦,他遭到滿清公使館綁架並関押,這卻使他一夜成名,而享有愛國及受迫害的自由進步主義者美名。1900年,他被他的國家視為亡命之徒,受到鄙視。他的命運,與義和團危機有関聯。滿清帝國的整個結構,已經動搖,現代化成了唯一的拯救之道。中國的港口及海外社團,成了學習的模式,民族主義、西方主義、及追求現代這些價值覌,開始嵌入在新一代知識份子的腦海中。

當年排斥孫中山的滿清仕紳,如今他們的子弟都圍繞在他周圍。1905年,他在東京成立同盟會,誓志革命,勇往邁進!在面對農村落後及官僚腐敗的舊大陸時,他的貢獻,乃是把中國提昇為一個海洋及世界性的強國!

CHAPITRE PREMIER : Les années de formation (1866-1894)

Né dans une famille paysanne très modeste, élevé à Hawaï par un frère aîné dont la boutique prospérait, formé dans les collèges de Hawaï et de Hong Kong, Sun Yat-sen n’est pas un intellectuel. Il parle l’anglais, il écrit le chinois, il s’est initié à la médecine occidentale. Il doit sa véritable formation à l’observation des réalités de son temps. La Chine traverse alors une grave crise, conséquence de l’ouverture forcée aux étrangers et du déclin dynastique. Mais de ce fait, une nouvelle société et une nouvelle culture sont en train d’émerger, marquées par :

  • l’essor du commerce extérieur,
  • la présence dominante des étrangers,
  • le souci commun d’enrichissement accéléré,
  • le triomphe du pragmatisme.

Cette civilisation de la côte :

  • se prolonge dans les communautés chinoises de la périphérie (Hong Kong et Macao) et de l’outre-mer,
  • s’oppose à la tradition rurale, bureaucratique, confucéenne des provinces intérieures.

Sun Yat-sen en apparaît comme le pur produit. L’histoire de sa jeunesse est celle de ses rencontres, de ses amitiés, des liens établis alors que, de par sa naissance et son éducation, le monde des lettrés, des mandarins, de la gentry lui est fermé. En 1894, une exclusion  de la part de Li Hongzhang (1823-1901), gouverneur général du futur Hebei, un des plus puissants mandarins de la Chine impériale, à laquelle il se heurte, va le confirmer dans la voie d’une opposition marginale.

第一章:革命思想的形成(1866-1894)

孫中山出生於貧窮農家,後被経商致富的哥哥接往夏威夷,他先後在夏威夷及香港唸中學,他還稱不上是知識份子,他說英文,寫中文,他最先切入的乃是西醫。他接受的訓練,乃是敏銳觀察他所處時代的真實狀況。由於被迫對外開放門戶,滿清衰敗,中國正面臨嚴重危機。然而事實上,一個新的社會及新的文化,正開始湧現,其特徵是:
—對外貿易膨勃展開。
—外國人無處不在。
—人人都想發財致富。
—實用主義當道。
前述現象造成的影響又如下:
—這些現象擴張至中國沿海的香港及澳門,乃至於海外的華人社會。
—這些現象是與中國內陸的傳統農業、官僚體系以及儒家文化,形成對
立。

孫中山純粹是這種環境下的產物,在他青年時,他所接觸的人、朋友丶以及建立的関係,再加上他的出生與所受教育,使他被中國的文人、官員、及紳士拒斥門外。1894年,他上書當時滿淸帝國最具權勢的直隷縂督李鴻章,卻遭到閉門羹,從此以後,他就踏上推翻滿清政府的革命不歸路!

La Chine en crise : ouverture forcée, déclin dynastique et malaise social  

L’ouverture forcée

Au milieu du XIXe siècle, l’Occident impose à la Chine, avec ses immenses progrès technologiques (transport, armement, production industrielle) l’ouverture de son marché et son intégration à l’ordre international conçu et organisé par les puissances européennes.

Les traités et conventions signés après les guerres de l’opium (Nankin 1842, Tianjin 1858, Pékin 1860-1861) confèrent aux étrangers des droits et privilèges qui serviront de cadre légal à leur pénétration en Chine pendant près d’un siècle.

Mais au regard du droit international, ces privilèges représentent une grave atteinte à la souveraineté de l’empire chinois qui est privé de sa juridiction sur une partie de la population résidente et qui est empêché de gouverner certaines portions de son territoire et de fixer librement ses tarifs douaniers.

䖏於危機的中國:被迫開放門戶、滿清衰敗及社會貧瘠

被迫開放門戶

十九世紀中葉,西方國家以包括運輸丶軍備及工業產品在內的先進科技,打開中國市場,歐洲列強更以其制定的國際秩序,迫使中國溶入其中。而鴉片戰爭後簽定的各種不平等條約,更使外國人享有合法進入中國的特權,長達一個世紀之久。然而依國際法而言,這種特權嚴重侵犯了中國的主權,其中包括司法管轄權及關稅自主權。

Le déclin dynastique

  • Cette pénétration étrangère met en lumière la faiblesse du pouvoir impérial – mandchou-.
  • Après une croissance économique extraordinaire du XVIe au XVIIIe siècle, la stagnation s’installe et les crises se multiplient à partir des années 1820 :
  • déflation,
  • contraction commerciale,
  • déséquilibre entre le nombre d’hommes (1850, 450 millions) et la production agricole (absence de révolution technologique).

Les émotions populaires se transforment en vastes rébellions, dont la plus grave est le mouvement des Taiping (1851-1854). La dynastie est vacillante mais elle se ressaisit grâce :

  • à certains hauts fonctionnaires et chefs militaires chinois,
  • et aussi grâce aux Occidentaux qui, finalement, préfèrent un pouvoir stable, quoique affaibli, à des rebelles incontrôlables (ère Tongzhi).

Mais cette dynastie ne lance pas de programme de réforme et de modernisation comparables à ceux de l’ère Meiji (Japon).

Ce retard à relever le défi occidental vient du retard pris à l’identifier. Malgré les guerres de l’Opium, les mandarins n’ont absolument pas remis en cause leur confiance dans la supériorité de l’idéologie confucéenne et l’organisation sociopolitique qui en découle. Les Occidentaux restent des barbares1 pour les Chinois dont la conception sinocentrique de l’ordre mondial les conduit à considérer qu’ils peuvent les tolérer aux marches de l’empire à défaut  de ne pouvoir les repousser.

Certains mandarins souhaitent mieux connaître l’Occident non pas par reconnaissance d’une quelconque supériorité intellectuelle mais pour sa supériorité militaire.

(1) Cf. à ce propos, l’ouvrage sous la direction d’Isabelle Rabut : Visions du « barbare » en Chine, en Corée et au Japon 中、韓、曰三國眼中的"野蠻人"    

Lancé en 1870, un programme d’envoi d’étudiants aux États-Unis est interrompu en 1875. L’effort d’adaptation institutionnelle ainsi que l’établissement de relations régulières avec l’Occident restent très limités. En 1861 est créé le Bureau d’administration générale des affaires concernant divers pays (Zongli yamen). Il est considéré par les Occidentaux comme un ministère des Affaires étrangères mais il ne représente pas grand-chose dans le système administratif chinois.

Cependant, certains dirigeants régionaux tirent des conclusions pertinentes de ces premières confrontations avec l’Occident : en 1860, ils engagent une politique de modernisation (yangwu yundong, mouvement des Affaires occidentales). Ils sont de bons confucéens et persuadés, eux aussi, de la supériorité  de la culture chinoise. Mais ils ont conscience de la faiblesse des armées impériales et de l’efficacité des armes modernes. La politique de modernisation qu’iols lancent commence donc par l’importation de technologies militaires.

L’échec de cette première modernisation chinoise, conservatrice, s’explique par la dispersion des initiatives et la discontinuité des efforts.

Sous l’influence de Li Hongzhang, le mouvement de modernisation s’élargit aux industries minières, sidérurgiques, textiles et aux transports modernes à partir des années 1870. Car on ne peut renforcer la puissance militaire du pays sans en même temps développer sa richesse avec une infrastructure indispensable à l’essor de l’économie moderne.

L’ambition des dirigeants du mouvement des affaires occidentales était l’adoption de techniques étrangères sans rien changer aux valeurs de la tradition confucéenne (xixue wei yong, zhongxué wei ti). Cette demi-adhésion à la modernité ne pouvait suffire à inspirer une politique de véritable changement.

Après la mort de l’empereur Tongzhi, le gouvernement reste dominé par les princes mandchous conservateurs, et de plus en plus par la mère, l’impératrice douairière Cixi qui, après avoir exercé la régence au nom de son fils, règne sous le nom de son neveu (1875-1908).

Le présence étrangère, essentiellement commerciale, demeure localisée dans le sud et l’est du pays. L’illusion de la grandeur surgit à sa réalité. La Chine continue d’inspirer un certain respect aux Occidentaux, , témoins et cause de son déclin.

滿清衰敗

—外國人的入侵,正反映了滿淸政府的軟弱。
—中國在十六世紀到十七世紀的出色經濟成長後,經濟呈現停滯,1820年代
各種危機開始爆發。
—通貨緊縮。
—商業萎縮。
—龐大的人口(1850年約四億五千萬人)與農業產量(由於欠缺科技革新),造成顯著的不均衡。

人民的不滿,轉換成廣泛的叛亂,其中最嚴重的就是太平天國之亂(1851–1854)。滿清王朝雖動盪不安,但仍勉強維持:
—依靠某些漢人軍政大員的支撑大局。
—最後反而是西方人,他們寧願支持衰弱但比較穏定的王朝,也不願意面對難於控制的亂局。

然而這時的滿清王朝,卻並未啟動,諸如日本明治維新式的改革,與現代化措施。這種拖延,揭露了中國對西方文明認同的遲疑,雖然遭到鴉片戰爭的屈辱,但是滿清官員卻仍對儒家思想的優越,以及當時的政治社會組織,充滿信心。對中國人而言,中國乃是世界的中心,西方仍是野蠻人,帝國雖不能把西方人趕走,但卻能容忍他們的存在。某些滿清官員希望能更加暸解西方,但卻不是基於西方優越的知識,反而祇局限於西方優越的軍事。

1870年,派遣留學生赴美學習的計劃,扵1875年中斷。調整機構,以便與西方建立穏定的関係,但仍屬有限。1861年創立的"縂理各國事務衙門",西方將其視為外交部,但在中國行政體系中,卻並未受到重視。這時期的某些地區領導人,在與西方初次對抗後,做了以下的結論:也就是1860年推行的"洋務運動"。他們崇尚儒家思想,並相信中國文化的優越性。他們深感滿清帝國軍隊落後,以及現代化軍隊的效率。也因此,他們啟動的現代化運動,乃是從引進軍事科技着手。

在李鴻章的影響之下,從1870年代開始,現代化運動又擴至採礦丶冶金丶紡織以及交通等工業。這是因為要強化一國的軍力,就必須同時發展促進現代経済成長的基礎工業。然而,"洋務運動"的領導人,他們的野心,祇是採納外國的科技,卻對傳統的儒家思想毫不動搖,這就是所謂的"西學為用,中學為體",這種半調子的現代化,當然不能激發真正的改革。同治皇帝駕崩後,滿清政府由保守的滿人貴族控制,最後則是慈禧太后垂簾聽政。

Le malaise social

Inquiétude et malaise s’expriment dans des incidents antimissionnaires de 1860 à 1890. La foule xénophobe et superstitieuse qui tue des missionnaires est encouragée par la gentry : humiliation raciale plus jalousie d’élites locales concurrencée par des missionnaires.

Le courant populaire antichrétien et anti-étranger grossit les rangs des sociétés secrètes opposées à l’ordre et à la dynastie Qing.

Dans les ports ouverts se creuse la séparation entre pouvoir impérial et société.

Émergence d’une civilisation de la côte

Le système des traités  assure un rôle privilégié dans l’essor commercial des régions côtières. Les  compradores, marchands chinois, sont largement associés à ce processus. Les métropoles côtières, en pleine expansion, offrent de nombreuses opportunités d’enrichissement. On assiste à la naissance d’une occidentalisation de la vie. Les compradores abandonnent la longue robe de soie bleue pour la jaquette et le pantalon, symbole de statut extraterritorial, pour servir leurs prestige et intérêt. Ils ont recours au pidgin et se convertissent parfois au christianisme… pour consolider leur position dans le milieu professionnel.

Cette culture hybride, bien que superficielle n’en constitue pas moins un point de départ vers la modernisation. Le modernisme est assimilé à l’occidentalisme. Et l’acculturation est le prix à payer des élites chinoises pour leur réussite économique.

Les ports chinois sont aussi le berceau du nationalisme chinois moderne. Les Chinois de la côte sont les premiers à comprendre que le défi occidental doit être relevé avec le développement économique, le progrès social et politique. Leur nationalisme précoce va de paire avec leur relative aliénation culturelle et leur subordination économique

  • À l’intérieur du pays : xénophobie avec des mouvements anti-chrétiens et anti-étrangers.
  • Sur les côtes : l’idéologie moderniste et nationalise s’affirme. Elle ne représente pas un rejet de l’Occident mais
    • une tentative de coopération avec celui-ci, considéré comme un modèle et une menace  la fois et
    • d’une démarche pragmatique fondée sur le compromis et la revendication.

La Chine ne manque pas d’observateurs éclairés que sont les compradores, journalistes, anciens élèves des institutions étrangères. Mais ils sont déconsidérés aux yeux de la classe dominantes, celle des mandarins. Leurs idées ne peuvent trouver de légitimation et donc d’application que si elles sont reprises en compte par  un prestigieux fonctionnaire intégré à la hiérarchie traditionnelle. Ainsi, Li Hongzhang recrute un certain nombre d’expert à titre de conseillers privés. Sans patronage, les modernisateurs de la côte sont tenus à l’écart et donc dépourvus d’influence.

Cependant,  la civilisation de la côte connaît une vigueur remarquable dans la 2e partie du XIXe siècle, perpétuant la tradition d’une Chine :

  • maritime,
  • des pirates,
  • de marchands,
  • d’aventuriers,

qui ont servi d’intermédiaires entre l’empire confucéen et les étrangers (Portugais, Japonais, Hollandais) dès les XVIe et XVIIe siècles.

Tenue en méfiance par le pouvoir impérial, cette civilisation de la côte ne connaît que des épanouissements éphémères, coïncident avec des reculs temporaires de l’autorité de Pékin. Elle n’a pas réussi à se constituer en force autonome capable d’influencer l’idéologie et la pratique du pouvoir impérial. Or l’établissements de colonies et de concessions étrangères crée des îlots de sécurité relative permet aux observateurs éclairés d’échapper au contrôle et à la répression impériale. C’est dans ce refuge de concessions qu’une Chine cosmopolite et entreprenante prend enfin son essor.

À cette Chine de la côte se rattache la Chine d’outre-mer. Les émigrés chinois à la fin du XIXe siècle sont 7,6 millions. Bien que tenus à l’écart par le gouvernement impérial Qing qui les soupçonne de favoriser le retour des Ming, ils gardent des liens familiaux et religieux avec leur province d’origine. Ces liens se resserrent avec le développement des ports ouverts.

C’est dans cette Chine « bleue » de l’ouverture que se forme et grandit Sun Yat-sen.

 

 

 

 

 

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