Après deux décennies de croissance à deux chiffres, l’économie chinoise marque le pas. Cela au moment même où son leadership politique est contesté d’une manière profonde et radicale sur ses marges : à Hong-Kong ou à Taiwan. Et si c’était le début de la fin de la puissance chinoise ? Quelles pourraient en être les conséquences au niveau des équilibres géopolitiques mondiaux ?
FAITS
- Les chiffres sont clairs. Même en prenant en compte les données officielles sur la croissance chinoise (pourtant fortement sujettes à caution), l’économie chinoise est en décélération constante depuis 2010 (cf. tableau 1).
- Si ce phénomène qui semble durable et même désormais irréversible, c’est parce que le niveau d’endettement n’a cessé d’augmenter en parallèle et que les plans de relance par les investissements dans les infrastructures deviennent à la fois :
- de plus en couteux,
- de moins en moins possibles et
- de moins en moins efficaces (cf. tableau 2)
- Selon les estimations du FMI, cette dette devrait dépasser les 100 % du PIB en 2023 (cf. tableau 3).
- Fin 2018, le ratio PIB/dette total était de 270 %. La majorité provient des entreprises d’États (State-owned enterprises ou SOE). Le rapport PIB/dette total en Chine a triplé depuis 2000 et doublé depuis 2010 (cf. tableau 4).
- Certaines provinces comme le Guizhou ou le Yunnan ont des dettes excédent leurs revenus (cf. tableau 5).
- La dette des gouvernements locaux est préocupante car la majorité des revenus des provinces repose sur la vente de terres – ce qui est non durable puisque celles-ci sont par définition limitées (cf. tableau 6).
Ce ralentissement économique intervient également à un moment de crise profonde du soft power chinois […]
Jean-Yves Heurtebise, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°131 septembre 2019
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