En dépit de la situation d’urgence, peu d’experts estimaient que le président Jokowi d’Indonésie mettrait si rapidement à exécution la promesse qu’il avait faite lors de sa deuxième campagne présidentielle au printemps 2019 de transférer la capitale du grand archipel. Il a donc surpris en annonçant le 16 août 2019 que la décision avait été prise et que les travaux commenceraient dans les meilleurs délais pour un transfert vers l’est de l’île de Bornéo, dans le district de Penagam Passer Utara et Kutai Kartanegara entre les villes de Balikpapan et de Samarinda (l’emplacement exact reste à définir et la nouvelle capitale n’a pas été officiellement baptisée). Le transfert devrait prendre une décennie complète et coûter autour de 35 milliards de dollars. Au-delà des défis technique et logistique, le vrai enjeu de ce transfert demeure politique.
FAITS
Jakarta, l’ancienne Batavia établie par les colons néerlandais sur des marécages, il y a près de 500 ans, est confrontée à des difficultés majeures, « un fardeau » et un engorgement qu’elle ne peut plus porter :
- la surpopulation (30 millions d’habitants pour le « Grand Jakarta »),
- la surpollution accélérée par l’absence de planification urbaine,
- la montée des eaux entraînée par le puisement dans les nappes phréatiques en raison de l’absence de réseau d’adduction d’eau (le nord de la ville a plongé de 2,30 m durant les dix dernières années et 40 % de la capitale est aujourd’hui sous le niveau de la mer),
- les risques sismiques et volcaniques.
En dépit d’un […]
Sophie Boisseau du Rocher, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°131 septembre 2019
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