Guerre commerciale : trêve sino-américaine, mais nouveaux fronts technologique et financier 中美貿易戰轉向科技戦和金融戰

Le président américain Donald Trump serre la main du vice-premier ministre chinois Liu He dans le bureau oval de la Maison Blanche, le 11 octobre 2019 à Washington. (Source : NBCNEWS)
Le président américain Donald Trump serre la main du vice-premier ministre chinois Liu He dans le bureau oval de la Maison Blanche, le 11 octobre 2019 à Washington. (Source : NBCNEWS)
Après une nouvelle tweeto-diplomatie contradictoire, Donald Trump et son administration ont accordé une trêve aux Chinois dans la guerre commerciale. Un geste après la visite vendredi 11 octobre à Washington de Liu He, le vice-premier ministre et principal négociateur de Xi Jinping. Mais l’accord intervenu n’est que partiel et il ne signifie pas une accalmie sur le front de la guerre technologique, bien au contraire. D’autant que les Américains veulent maintenant ouvrir un nouveau front financier avec la Chine.
雖然中美貿易戰火休兵,但美國轉戰加強管制科技,並開打金融戰。由劉鶴率領的中國代表團,於2019年10月11日赴華府談判,表面上川普釋出善意,和中方達成片面第一階段協議,但美國同步擴大對中國的科技攻防戰,且要開打貨幣金融戰。進行15個月的中美貿易戰,是應該停火休兵了。兩國經済均已受創,中國的債台高築,正採取減債措施。美國方面,受害的是中西部農民,和一般消費百姓。農民收入減少,百姓消費支出因関稅物價上漲的影響I。

Il faut savoir terminer une guerre commerciale. Après quinze mois d’hostilités, Américains et Chinois ont de bonnes raisons pour signer une trêve. Jusqu’à l’été dernier, le conflit a peu pesé sur leur croissance. En Chine, le ralentissement s’expliquait par les mesures prises pour réduire la progression de la dette. Aux États-Unis, l’économie en plein boom absorbait l’impact des hausses des droits de douane sur les achats des ménages et les agriculteurs du Middle West ont été les seules victimes de la guerre commerciale.
Or depuis quelques mois, l’économie américaine s’essouffle tandis qu’en Chine, les hausses de droit de douane instaurées aux États-Unis en septembre et annoncées pour octobre et décembre, font craindre une nouvelle chute des exportations vers l’Amérique après une baisse de 14 % entre janvier et août 2019. Dans une conjoncture internationale morose, il est difficile pour Pékin de compenser cette dégradation en exportant plus vers d’autres destinations : ses exportations se sont contractées d’1 % en août et de 3 % en septembre ; le conflit freine les embauches et les hausses de salaires dans l’industrie. En Chine, comme aux États-Unis et dans le reste du monde, l’incertitude freine l’investissement et fait craindre une détérioration en 2020.
Ce contexte explique le changement de position de Donald Trump qui pourrait ratifier l’accord – même si une volte-face reste envisageable avec Xi Jinping au sommet de l’APEC à Santiago du Chili à la mi-novembre. Dans cet accord, préliminaire pour le moment, les Américains suspendent la hausse de 25 à 30 % des droits de douanes sur 250 milliards d’importations chinoises prévues pour la mi-octobre, sans revenir sur les hausses décidées depuis janvier 2018 et en maintenant une menace pour la mi-décembre. De son côté, la Chine achète plus de produits agricoles, entre 40 et 50 milliards de dollars, et renforce la législation sur la propriété intellectuelle sans évoquer de mécanisme de suivi de cette promesse, une exigence américaine avant la rupture des négociations en mai 2019. La Chine s’engage également à ne pas mener de dévaluation compétitive. La People’s Bank of China (PBOC) n’aura pas de mal à tenir cet engagement, car depuis deux ans, elle n’intervient pas pour lutter contre une appréciation du yuan mais contre sa dépréciation. Si le Trésor américain pourrait ne plus accuser la Chine de manipuler sa monnaie, le Département de la Justice n’abandonne pas les poursuites contre Huawei.
La volte-face de Donald Trump s’explique par l’échéance présidentielle. Quant à l’attitude plus conciliante de Pékin, elle se justifie par les ravages de la fièvre porcine sur le plus grand producteur de porc au monde (54 millions de tonnes en 2018) et le premier consommateur mondial (55 millions de têtes). Apparue en 2018, la maladie aurait décimé près d’un tiers du cheptel et fait chuter la production de viande de porc de 8 millions de tonnes en 2019. La baisse devrait s’aggraver en 2020. Pour freiner la hausse des prix déclenchée par cette crise, le gouvernement a tiré 1,3 million de tonnes de ses réserves. Ce qui n’est pas suffisant : la Chine doit davantage importer.
Jusqu’en 2017, les États-Unis étaient le troisième fournisseur de l’empire du milieu. En portant à 50 % les droits de douane sur les importations américaines de viande de porc, la Chine a réduit de moitié ses importations en 2018. Elles ont repris en mars et vont s’accélérer car le 13 septembre, Pékin a éliminé le droit de douane sur la viande de porc américaine.
Cependant, la trêve commerciale ne signifie pas la fin des hostilités sur le front technologique. L’administration Trump envisage d’ouvrir un nouveau front.

LA GUERRE TECHNOLOGIQUE CONTINUE

L’offensive de Washington contre les entreprises chinoises se poursuit. Près de 150 dont une centaine de filiales de Huawei – la vice-présidente, fille du fondateur, est en attente d’une procédure d’expulsion vers les États-Unis – ont été inscrites dans l’Entity List que le bureau américain de l’Industrie et la sécurité a établie en 1997. Les fournisseurs américains des entreprises inscrites sur cette liste doivent obtenir une autorisation de l’administration fédérale pour leur vendre leurs produits.
En octobre 2019, vingt-huit nouvelles sociétés ont été ajoutées à l’Entity List, dont plusieurs du secteur de l’intelligence artificielle. Parmi elles se trouve Hikvision, la plus grande entreprise de vidéosurveillance, qui avait installé des caméras dans les bases américaines. Ayant anticipé cette mesure, ces entreprises avaient fait des stocks et commencé à diversifier leurs fournisseurs.

L’OUVERTURE DU FRONT FINANCIER

Depuis le renforcement des attributions de l’organisme de contrôle des investissements étrangers (Committee on Foreign Investment in the United States), les investissements directs chinois sur le marché américain se sont effondrés, chutant de 46 milliards de dollars en 2016 à 5,6 milliards en 2018 et 2 milliards au premier semestre 2019, selon les estimations de Rhodium. Si elles ne sont plus les bienvenues sur Main Street, les entreprises chinoises continuent de l’être sur Wall Street ! En 2014, l’introduction d’Alibaba à la bourse de New York a été la plus spectaculaire de l’histoire économique américaine : le géant chinois des ventes en ligne a levé 25 milliards de dollars. Trois cents entreprises chinoises sont cotées – leur capitalisation atteindrait 860 milliards de dollars (8 % de la capitalisation totale de la place new-yorkaise), dont Alibaba (430 milliards), Petrochina (151 milliards) et China Life (97 milliards) – et une trentaine ont été introduites au premier semestre 2019.
En septembre dernier, Bloomberg écrivait que l’administration Trump envisageait l’expulsion des entreprises chinoises du marché américain. Cette décision serait sans précédent – en dépit des sanctions contre la Russie, des entreprises russes restent cotées sur le marché. Par ailleurs, elle obligerait ces entreprises à se replier sur d’autres marchés (Hong Kong, Londres) voire sur le marché chinois. En quittant Wall Street, elles se priveraient de moyens de financement et les Américains d’une participation à l’essor chinois.
*Public Company Accounting Oversight Board (PCAOB).

Quelques semaines plus tôt, un sénateur républicain a proposé l’Equitable Act. Si celle loi était adoptée, les comptes des entreprises chinoises cotées devraient être obligatoirement audités. Toutes les entreprises étrangères introduites à Wall Street autorisent l’instance de surveillance indépendance pour les sociétés d’audit* de vérifier leurs comptes. Or ce n’est pas le cas des entreprises chinoises car Pékin s’y oppose en évoquant des questions de sécurité. Le sénateur républicain Marco Rubio propose un délai de trois ans aux entreprises chinoises pour se mettre en règle avec le PCAOB, sous peine de devoir quitter le marché américain. Il est toutefois improbable que cette mesure, jugée comme la pire solution par le Wall Street Journal, soit adoptée.

Jean-Raphaël Chaponnière, Asie21

中美貿易戰轉向科技戦和金融戰

雖然中美貿易戰火休兵,但美國轉戰加強管制科技,並開打金融戰。

由劉鶴率領的中國代表團,於2019年10月11日赴華府談判,表面上川普釋出善意,和中方達成片面第一階段協議,但美國同步擴大對中國的科技攻防戰,且要開打貨幣金融戰。

進行15個月的中美貿易戰,是應該停火休兵了。兩國經済均已受創,中國的債台高築,正採取減債措施。美國方面,受害的是中西部農民,和一般消費百姓。農民收入減少,百姓消費支出因関稅物價上漲的影響I。

近幾個月 以來,美國經濟出現衰退,而中國受美國懲罰性髙関稅打擊,對美出口一蹶不振,由於全球經濟普遍低迷,中國找不到可取代出口美國的新市場。今年前8個月的中國出口額,年減14%。在甚多“不確定性”因素下,中國投資停滯不前,廠商亦不斷裁員減薪,對於2020年的前景,均表堪慮。

在經濟走緩前提下,11月在智利的APEC元首高峰會期間,善變的美國總統川普,和習近平簽署貿易協定,則有達成協議的可能性。双方協議,美國同意暫停對價值2500億美元中國商品,課徵25%至30%的関稅延後. 相對地,中國同意增購美國農產金額,在400億到500億美元之間。

有関今年5月,中美貿易談判觸礁的智財保護議題,中方雖同意修法建立制度,但是對於美國要求主導的監控機制,中國避而不談。此外,中國承諾不會利用貨幣競相眨值.然就覌察,中國不難做到,近二年中國人民銀行任意人民幣升值,但是反制人民幣的貶值。即使美國未來不控訴中國操弄貨幣匯價,美國司法也絕不可能放過華為。

事實上,美國大選迫近,是川普態度轉變的重要因素,豬瘟則是中國姿態放低的原因; 中國豬肉市場供不應求,有賴從外國進口以瀰補不足之數,且情勢相當嚴峻。按2017年美國是中國豬肉第三大供應國。2018年中國對美豬肉進口稅提高50%後,進口減少了一半,但中國業於2019年3月,,取消美豬関稅,重開進口大門。

 

科技戰持續加碼

美國自1997年頒布工業安全禁令,被列入黑名單的中國廠商,數目與日俱增,僅2019年10月就新增28家,主要為人工智慧。以進入美國監視器設備市場的Hikvision公司為例,預先囤積庫存,並分散貨源,以因應新規範。縂之,美國為加強智產專利科技的保護,新措施因運而生。

 

金融貨幣戰開打

在美國外人投資委員會(Committee on Foreign Investment in the United States),針對中國的直接投資案進行嚴格審核並監控下,依據Rhodium評估,中國在美直接投資金額二年間,由2016年的460億美元,急速萎縮至2018年的56億美元,2019年前半年則僅20億美元。
按2014年中國阿里巴巴在紐約股市募資額高達250億美元,己有三百家中國企業在美國上市,市值高達達8600億美元(占紐約股市總值比重的8%)。其中僅阿里巴巴即達4300億美元,中國人壽970億美元,
2019年前半年在美國上市的中國業者計有30家。

Bloomberg媒體報導消息,川普計劃把中國公司趕出美國市場,此乃史無前例。而不顧美國對俄國的制裁,俄國公司依舊在美國上市一旦中國企業離開華爾街,失去在美國融資的同時美國也丟了參與中國市場的機遇。

前幾個星期,有美國議員向國會提出公平競爭法,此法若通過所有在美國上市的中國公司,其年度公司會計財報,得依新規定在美國申報審核。按所有到華爾街申請上市的外國公司,其會計帳目,未來均應送交法定獨立審核事務所查核。北京以科技安全理由,反對此一美國新提出的規定做出承諾。目前美國會議員Marco Rubio 提出,在美國上市的中國公司提供三年缓衝期,逾期者應撤離美國。但是華爾街日報,認為此措施法令,不太可能在國會通過,此舉實為最下策。

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