En août 2019, la Papouasie occidentale est frappée par des violences meurtrières qui révèlent des fractures très profondes entre cette partie occidentale de l’île de Nouvelle Guinée et Jakarta, la capitale indonésienne. Victime d’une politique migratoire qu’elle estime excessive, s’estimant discriminée, voire délibérément négligée par les autorités centrales, souffrant d’un sous-développement chronique, la population mélanésienne relance l’appel à l’indépendance et réclame un référendum. La nouveauté est que ce mouvement ne provient plus seulement des zones côtières mais se propage à présent aux montagnes centrales : l’embrasement entier d’un territoire qui ne s’est jamais senti indonésien.
FAITS
Les pires violences depuis des décennies ont endeuillé la partie indonésienne de l’île de Nouvelle Guinée, annexée en 1969 après un référendum dont beaucoup interrogent la légitimité. Ces émeutes ont commencé le 19 août après des attaques jugées racistes contre des étudiants papous qui refusaient de participer aux célébrations de l’indépendance indonésienne ; ces émeutes antiracistes se sont transformées rapidement en émeutes pro-indépendantistes.
Les heurts ont été nombreux entre les forces de l’ordre indonésiennes et les manifestants séparatistes que sont :
- l’OPM qui mène une guérilla sporadique de basse intensité depuis le coup de force de 1962 et
- le KNPB qui réclame l’indépendance.
En septembre, 26 personnes sont mortes dans la ville de Wamena à la suite d’échauffourées entre les Papous et des migrants venus du reste de l’Indonésie. Les migrants sont considérés comme des colons qui n’ont d’autre objectif que le contrôle de l’économie locale.
À la suite de ces tensions meurtrières, […]
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°132 octobre 2019