Dans le cadre d’un référendum organisé du 23 novembre au 7 décembre, la population de l’archipel de Bougainville a voté pour l’indépendance à une écrasante majorité (98 % des suffrages exprimés), rejetant l’offre d’autonomie élargie proposée par le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Bougainville pourrait bien, désormais, devenir un nouveau front dans la guerre d’influence à laquelle se livrent, dans la région, l’Australie et la Chine.
FAITS
- Ce référendum faisait partie de l’accord de paix signé en août 2001 au terme d’une révolte sécessionniste qui, entre 1988 et 1998, a fait plus de 20 000 morts et 40 000 déplacés. Cet accord prévoyait la destruction des armes présentes dans l’archipel et son autonomie avec la création du gouvernement autonome de Bougainville (mis en place en 2005). Quant au résultat du référendum, qui devait se tenir avant 2020, il n’a aucun caractère contraignant et doit être ratifié par le Parlement de Papouasie-Nouvelle-Guinée, après des négociations entre les deux gouvernements.
- À l’est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, au nord-est de l’Australie, cet archipel de 10 000 km² et de 300 000 habitants est assez bien doté en ressources naturelles. Il abrite, notamment, l’une des plus grandes mines à ciel ouvert de cuivre et d’or du monde.
- La mine de Panguna est à l’origine de la guerre civile qui a éclaté entre les forces du gouvernement central et l’Armée révolutionnaire de Bougainville. En cause, la répartition des profits tirés de son exploitation qui s’est faite au détriment de l’archipel et de ses propriétaires terriens coutumiers ainsi que la très forte pollution engendrée et subie par la population. La mine a fermé en 1989 et n’a jamais été réouverte.
- Bougainville […]
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°134 décembre 2019
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