Le 20 mars 2019, la démission du président fondateur de la république du Kazakhstan, Nursultan Nazarbaev, avait été une surprise de taille. Dans l’Asie centrale post-soviétique, c’était la première fois qu’un chef d’État quittait le pouvoir volontairement. Mis en place rapidement, le processus de succession semblait fonctionner sans accroc.
Le successeur désigné, Kassym-Jomart Tokaev, fut confirmé dans ses fonctions par une élection présidentielle tenue le 9 juin 2019, remportée avec le confortable score de 70 % des suffrages. L’ancien président Nazarbaev fut désigné « chef de la nation » et demeura à la tête du Conseil de sécurité du Kazakhstan. Dans le même temps, afin de préserver les intérêts de ses proches, il fit désigner à la tête du Sénat sa fille Gulnara, qui devint ainsi le deuxième personnage de l’État.
Moins de six mois plus tard, cet équilibre institutionnel semble désormais remis en question. Dès le 9 octobre 2019, un décret présidentiel a imposé que presque toutes les nominations ministérielles ou dans la haute administration que voudrait dorénavant faire le président Tokaev soient soumises à l’accord de son prédécesseur. Par ailleurs, lors du sommet consultatif des chefs d’État des cinq républiques d’Asie centrale, qui s’est tenu en Ouzbékistan le 29 novembre dernier, c’est Nursultan Nazarbaev qui a représenté le Kazakhstan, tandis que le président en titre restait au pays.
Trois scénarios peuvent […]
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°134 décembre 2019
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