La crise du Covid-19 est devenue globale. Si la contagion marque le pas en Chine, sa propagation dans le reste du monde freinera la reprise de l’économie chinoise.
FAITS
Le Covid-19 dont l’existence a été malheureusement niée par les autorités chinoises pendant un mois, s’est diffusé de Wuhan à toutes les provinces, aux pays voisins et au monde entier avec près de 120 000 cas détectés dont 81 000 en Chine, 10 000 en Italie, 8000 en Corée et en Iran, et les trois quarts des décès (8400) ont eu lieu en Chine (11 mars 2020). La lutte vigoureuse menée par le gouvernement contre la propagation du virus a ralenti sa diffusion en Chine et il se propage dans les autres pays où les États ne peuvent pas exercer les mêmes contraintes. Par ailleurs, une forte incertitude subsiste sur la situation non seulement des pays pauvres – Laos, Birmanie, pays africains – où la présence du Covid-19 est mal mesurée – mais sur la situation des États-Unis où le coût de la santé, prohibitif pour les non assurés, et l’absence de congé maladie font hésiter les personnes infectées à se déclarer. Leur réticence aggrave les risques car une personne atteinte non déclarée peut en contaminer 3 000 en six semaines.
Sur le plan économique, l’épidémie a touché simultanément la production (l’offre) et la consommation (la demande) de la Chine, la seconde économie mondiale. La chute brutale de la demande de services (restauration, transport, loisir …) a été suivie par l’arrêt pendant quelques semaines de l’usine du monde qui a freiné le fonctionnement des chaînes globales de valeur (Cf. Asie21 n° 136/2020-02 La Chine se met en quarantaine. Les enjeux économiques de la crise du coronavirus ).
Ce choc est survenu en début d’année, une période traditionnellement mal renseignée par l’appareil statistique chinois du fait des congés de nouvel an. Les données du commerce extérieur (une baisse de 4 % des importations et de 17 % des exportations en janvier février) mesurent l’activité d’une partie des entreprises manufacturières et elles ne sont pas représentatives de l’activité de l’économie dans son ensemble. Les très nombreuses petites et moyennes entreprises qui vendent sur le marché domestique font face à des difficultés de financement.
L’absence de statistiques économiques peut être contournée en mesurant la densité de dioxyde d’azote de l’atmosphère de la Chine, un gaz émis par les véhicules à moteur, les centrales électriques et les usines. La densité de NO2 dans l’atmosphère chinois qui est régulièrement mesurée par la NASA (National aeronautics and space agency) et l’ESA (European Space Agency), donne une image pertinente de l’évolution de l’activité économique : elle a baissé de 40 % entre la période 1-20 janvier 2020 et la période 10-25 février. Selon ces agences cette densité […]
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°137/2020-03