Le secrétaire d’État indien à l’Intérieur, G. Kishan Reddy, a récemment déclaré que « si l’Inde leur promettait la citoyenneté, la moitié des Bangladais traverseraient la frontière ». Or rien n’est moins sûr.
Le traitement que les autorités de Delhi font subir aux musulmans indiens en ce moment, notamment depuis l’adoption du Citizenship Amendment Act, n’est pas de nature à encourager les musulmans des pays voisins à chercher une vie meilleure en Inde.
Il y a plus : dans la plupart des domaines, le Bangladesh fait désormais mieux que l’Inde, à commencer par la croissance du PIB qui peine à arriver à 5 % par an en Inde contre plus de 8 % chez son voisin, lequel attire bien plus d’investissements étrangers malgré la baisse à 15 % de l’impôt sur les sociétés mise en place par Delhi pour les faire venir. Dans le domaine social, les résultats atteints par le Bangladesh sont nettement supérieurs : l’espérance de vie à la naissance y est de 71 ans pour les hommes et de 74 ans pour les femmes contre 67 et 70 respectivement en Inde. De même, pour la mortalité néonatale : 23 pour mille en Inde contre 17 pour mille chez le voisin. Au Bangladesh, 71 % des femmes savent lire et écrire alors qu’elles ne sont que 66 % en Inde. Le taux d’emploi des femmes s’élève à 30 % dans le premier des deux pays mais de 23 % seulement dans l’autre. Enfin, un autre indicateur important pour l’avenir : le pourcentage de jeunes inscrits à l’université pour la même tranche d’âge, garçons et filles confondus, est supérieur au Bangladesh de […]
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°137/2020-03
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