L’Indo-Pacifique ausculté par la Chine

« En s’en tenant formellement à la recherche scientifique dans le respect du droit de la mer », la Chine parcourt l’Indo-Pacifique en surface et dans les grands fonds, en s’attachant particulièrement aux secteurs maritimes sensibles. Elle surveille ainsi les routes du trafic de ses navires marchands tout en jalonnant le futur théâtre de ses activités navales.

FAITS

En juillet 2011, l’Autorité internationale des fonds marins accorde pour 15 ans à l’entité publique chinoise COMRA, les droits d’exploration sur la dorsale sud-ouest de l’océan Indien.

Depuis 2017, la Flotte de recherche océanique chinoise, une vingtaine de bâtiments, procède à des campagnes de prospection maritime (bathymétrie) aux Philippines, Palaos, Guam et Japon.

L’Australie s’ajoute désormais sur la liste. La presse australienne du 2 mars 2020 s’émeut de savoir que les abords maritimes du pays font l’objet de la part de la Chine d’une curiosité qui relève cette fois de l’espionnage. Le Xiang Yang Hong 01 a été détecté cartographiant des eaux internationales mais stratégiquement sensibles au large de la côte ouest de l’Australie, au large de la Naval Communication Station Harold E Holt, sur le Cap Nord-Ouest, une base secrète en relation radio très basse fréquence avec les navires et sous-marins, australiens et américains sillonnant l’Indo-Pacifique. Le XYH 01 est resté à l’écart de la zone économique exclusive australienne.

Il n’en avait pas été de même en 2018, lorsqu’il avait navigué illégalement dans la ZEE de l’archipel des Palaos, une république indépendante, pour cartographier les routes des sous-marins australiens allant et venant en mer de Chine du Sud, ne s’en retirant qu’après protestation officielle des Palaos auprès de Pékin.

En avril 2019, deux navires de recherche chinois entraient dans la ZEE de Papouasie-Nouvelle Guinée, peu après l’annonce du réaménagement, conjoint avec l’Australie, de la base navale de Lombrum sur l’île de Manus, future base avancée vers la mer de Chine méridionale et le Pacifique occidental.

En juin 2019, trois navires de guerre chinois pénétraient triomphalement dans la base navale australienne de Garden Island après avoir mené une opération de lutte contre le narcotrafic au Moyen- Orient et… des exercices de tir réel à l’ouest de l’Australie. Pour sa part, le Pentagone met en garde contre l’éventualité d’une intrusion chinoise dans les câbles de télécommunications sous-marins de l’Indo-Pacifique, en grande partie non sécurisés.

Les investigations […]

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°137/2020-03

Acheter l’article

abonnement en ligne ou par mail

Laisser un commentaire