Face à des besoins croissants, l’économie pakistanaise souffre de nombreux maux, ceux notamment de la médiocrité des infrastructures et d’une pénurie d’énergie criante. La proposition chinoise d’un « Corridor économique » y avait trouvé, en 2015, l’accueil empressé du Premier ministre de l’époque. Son successeur depuis août 2018, Imran Khan, sans repousser l’aide de Pékin, s’est rapidement soucié de la rééquilibrer en faisant notamment appel aux pays investisseurs du Golfe. Pour leur part, les États-Unis aimeraient ne pas se voir évincés et la Chine assure accepter la participation financière de pays-tiers.
FAITS
- Les 26 et 27 février 2020, entre la visite de D. Trump en Inde et la signature d’un accord de paix entre les talibans et les États-Unis au Qatar, une délégation américaine dirigée par le secrétaire au commerce Wilbur Ross se rendait à Islamabad pour :
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- jeter les bases d’une coopération destinée à faciliter l’engagement du secteur privé américain au Pakistan (commerce et investissement dans l’énergie, dont pétrole et gaz, dans l’agriculture et l’industrie alimentaire, les services numériques) et ce, dans le cadre d’une bonne gouvernance ; plusieurs sociétés américaines souhaitent faire affaire au Pakistan ;
- envisager un accord de libre-échange avec le Pakistan à la condition qu’Islamabad facilite le retrait américain d’Afghanistan. Non dit mais sans doute pensé : l’accès à l’Afghanistan et à ses ressources passe principalement par le Pakistan.
- Le 10 mars 2020, était organisé à Islamabad sous l’égide de la Commission des investissements du Pakistan un « Dialogue sur la coopération industrielle dans le cadre du Corridor économique Chine-Pakistan (CECP) et des zones économiques spéciales, ZES [qui lui sont rattachées] ». L’ambassadeur de Chine, M. Yao Jing, a déclaré que :
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- Pékin n’était pas opposé à des investissements de pays-tiers dans le projet de CECP ;
- la deuxième phase de celui-ci mettrait l’accent sur l’engagement du secteur privé dans différents domaines (agriculture, développement industriel et recherche scientifique) et [•••]
Encadré : Principaux investissements étrangers au Pakistan, sauf chinois
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°138/2020-04