Depuis plusieurs mois, le royaume est déstabilisé par des manifestations étudiantes qui devraient atteindre un nouveau pic le 19 septembre prochain. Les observateurs s’interrogent : les étudiants sont-ils cette fois-ci en passe de transformer le régime ou s’agit-il encore d’une énième poussée de fièvre dans un pays qui redoute les confrontations publiques et les changements radicaux ?
FAITS
- Les premières manifestations étudiantes ont commencé en février 2020, juste après la dissolution par la Cour constitutionnelle, le 23 février 2020, du parti « Nouvel Avenir » (Anakhot Mai, fondé en mars 2018), pour avoir enfreint la loi sur le financement des partis politiques. Les étudiants, qui avaient massivement voté en faveur de ce parti lors du dernier scrutin de mai 2019, avaient estimé que le prétexte avancé par la Cour constitutionnelle – le prêt de 5,5 millions € effectué par Thanathorn Juangroongruangkit, son chef de file milliardaire de 39 ans et ancien dirigeant du Thai Summit Group, constituait une donation déguisée – était fallacieux et ne servait qu’à éliminer ce concurrent politique de l’espace politique national.
- La crise sanitaire a, par la suite, empêché les grands rassemblements : écoles et universités ont été fermées fin février, l’état d’urgence instauré le 24 mars. Le confinement partiel a servi les intérêts du gouvernement.
- La situation va se raidir à nouveau. Le 4 juin 2020, Wanchalearm Satsaksit, réfugié depuis 2014 à Phnom Penh, au Cambodge, disparaissait devant son domicile. Inculpé […]
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°142/2020-09
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