Le coup d’État mené par la Tatmadaw (les Forces armées birmanes) le 1er février a surpris plus d’un observateur : le plébiscite remporté par la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) aux élections de novembre 2020 semblait sceller le sort de la transition amorcée en 2003. Les chancelleries occidentales se félicitaient de cette tournure quand celles des pays de l’ASEAN y voyaient un appel à poursuivre les rapprochements engagés depuis 1997. L’Inde félicitait les principaux responsables de la LND et même la Chine y trouvait son compte après avoir mis à profit la distanciation des pays occidentaux à la suite des événements tragiques touchant la communauté Rohingya (août – septembre 2017). Les accusations d’irrégularités électorales ont attiré l’attention des ambassades dont l’inquiétude est devenue encore plus palpable après que le général Min Aung Hlaing ait déclaré que la constitution pouvait être, « dans certaines circonstances », révoquée. L’ambassade américaine, avec 16 pays (dont l’ambassade du Royaume-Uni et celle de l’Union européenne) ont alors, publié une déclaration exhortant l’armée à adhérer aux normes démocratiques. Le coup d’État constitue la réponse de la Tatmadaw ; il interroge à présent sur la meilleure stratégie à adopter alors que le mouvement de désobéissance civile prend de l’ampleur.
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FAITS
Le 1er février 2021, le coup d’État perpétré par le général Min Hlaing Aung place les partenaires de la Birmanie et la communauté internationale devant une double réalité : les flottements de la communauté internationale qui n’ont pas détecté les signaux d’alerte d’une part, et la difficulté à gérer une situation tendue du fait du caractère autiste des généraux – et de leur complexe obsidional, d’autre part […]
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 147/2021-01