Contrairement aux prévisions des généraux birmans, leur reconquête du pouvoir n’a fait qu’exacerber l’hostilité de la population à leur égard. Le temps n’est plus en effet où l’armée pouvait se prévaloir de son prestige et de son autorité pour convaincre le peuple de la nécessité de son intervention. Elle est considérée désormais comme une caste de privilégiés et de profiteurs, qui vit dans un monde révolu. Les manifestations et les grèves ne cessent pas en dépit de la répression et des centaines de morts qu’elle a causés.
FAITS
Aujourd’hui, la vie économique du pays est à l’arrêt. Les généraux ont brûlé leurs vaisseaux en émettant de nouveaux chefs d’accusation contre Mme Aung San Suu Kyi. La difficulté de parvenir à un quelconque modus vivendi est que les chefs de l’armée birmane n’ont qu’une piètre connaissance du monde extérieur et n’ont pas le sens du compromis. Ils ont peu voyagé à l’étranger et parfois seulement en Chine ou en Russie. C’est pourquoi d’ailleurs il incombait à la fille du général Aung San d’accomplir des missions dans le monde occidental. […]
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 149/2021-04