Des manifestations antifrançaises ont eu lieu dans plusieurs villes pakistanaises à la mi-avril 2021. Le Tehreek-i-Labbaik Pakistan, la formation politique qui les a organisées, dénonce la publication de caricatures du Prophète par des médias français et réclame l’expulsion de l’ambassadeur de France à Islamabad. Le Premier ministre pakistanais ne souhaite pas le renvoi de l’ambassadeur mais, comme le Tehreek-i-Labbaik Pakistan, condamne la publication de caricatures et se présente comme le porte-parole de la lutte contre l’islamophobie.
FAITS
Le TLP*, formation politique islamiste extrémiste, créé en 2015, s’est fait connaître en 2016, à l’occasion de l’exécution et des obsèques de l’assassin du gouverneur du Pendjab. Ce dernier avait été tué en 2011 par un de ses gardes du corps qui lui reprochait de défendre une chrétienne accusée de blasphème à l’égard du Prophète. Cette femme a, depuis, été innocentée et vit à l’étranger, probablement en France.
Le 7 novembre 2020, cette formation politique a demandé au gouvernement pakistanais de boycotter les produits français et d’expulser l’ambassadeur de France au Pakistan. Ces mesures s’imposaient, selon lui, pour punir la France, accusée d’autoriser des caricatures du Prophète. Le fondateur du TLP*, Allama Khadim Hussain Rizvi*, était alors à sa tête. Il est décédé brusquement le 19 novembre 2020. Ses obsèques à Lahore ont rassemblé une foule impressionnante de plusieurs centaines de milliers de personnes. Ainsi s’affichait la force du mouvement dont le nouveau chef est Saad Hussain Rizvi*, le fils du fondateur. Après des négociations avec le gouvernement, le TLP avait accepté que l’expulsion de notre ambassadeur serait débattue au parlement et que celle-ci devrait intervenir au plus tard le 20 avril.
Le 11 avril 2021, pour prévenir tout débordement, le gouvernement pakistanais arrête […]
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°150/2021-05