L’annonce d’un projet de réhabilitation par la Chine d’une piste d’aérodrome sur une île des Kiribati a relancé la suspicion autour des visées militaro-stratégiques de Pékin dans la région. D’aucuns imaginent déjà l’implantation « d’îles fortifiées » (Chuuk, Espiritu Santo) qui seront autant de points d’appui pour surveiller l’activité américaine dans la région. Et de faire alors le parallèle avec les îles Spratleys en mer de Chine méridionale. Mais il pourrait bien s’agir, ici, d’un raccourci un peu rapide compte tenu d’un environnement plus contraint et complexe pour Pékin. Quoi qu’il en soit, son activisme aux portes des États-Unis interpelle et alerte le carré des fidèles de Washington.
FAITS
Une dépêche de l’agence Reuters, datée du 5 mai 2021, révèle que la Chine envisage de réhabiliter une piste d’aérodrome et un pont sur l’île de Kanton (ou Canton) aux Kiribati. Une information livrée par Tessie Lambourne, présidente du parti d’opposition BKM* qui proteste contre la rupture des relations avec Taïwan1.
En réponse, le gouvernement des Kiribati a assuré qu’il ne s’agissait que d’une étude de faisabilité, financée par la Chine, portant sur la remise en l’état de la piste. L’usage de celle-ci sera exclusivement civil, destiné à améliorer les liaisons aériennes dans l’archipel et faire de Kanton une destination touristique haut de gamme. Une recherche de partenaires devrait être, prochainement, lancée par Tarawa* afin de développer ce projet.
De son côté, le ministère chinois des Affaires étrangères a confirmé que son pays pourrait effectivement lancer les travaux d’amélioration de la piste, et ce à la demande du gouvernement des Kiribati.
Le département d’État américain (Bureau of East Asian and Pacific Affairs) n’a fait aucun commentaire […]
Encadré 1 Kanton, l’île porte-avions
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Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 151/2021-06