Australie – Nouvelle-Zélande : Un front uni face à la Chine, sous surveillance …

Pour leur première rencontre depuis le début de la pandémie, la Chine n’a pas manqué de s’inviter. Jacinda Ardern et Scott Morrison ont ainsi saisi l’occasion de leurs retrouvailles pour s’expliquer quant à leurs positions respectives sur l’influence croissante de Pékin dans la région ainsi que sur la menace de coercition économique qu’il exerce d’ores et déjà sur l’Australie et qui pourrait s’étendre. Suspectée de mollesse au nom d’un certain pragmatisme commercial, Jacinda Ardern a tenu à rassurer son allié quant à la solidité de leur relation et à ses perspectives. 

FAITS

Scott Morrison et Jacinda Ardern se sont rencontrés à Queenstown (NZ), le 31 mai 2021, dans le cadre de l’Annual Australia-New Zealand Leaders’ Dialogue. 

À cette occasion de nombreuses questions partagées ont été abordées : la gestion de la crise sanitaire, l’après-pandémie, la coopération transtasmanienne, le changement climatique, le commerce international ou encore la sécurité globale, surtout celle de l’Indo-Pacifique. 

À l’issue de leurs entretiens, une déclaration conjointe a été diffusée exprimant, tout particulièrement, leur inquiétude face à la militarisation en cours des zones disputées en mer de Chine méridionale et à l’intensification des activités déstabilisatrices qui y sont menées. Les deux Premiers ministres se disent également préoccupés par la limitation des droits et des libertés à Hong Kong ainsi que par la situation au Xinjiang. Ils appellent la Chine à respecter les droits humains des Ouïghours et des autres minorités musulmanes, lui demandant d’ouvrir cette région et d’en faciliter l’accès aux Nations Unies.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a vigoureusement réagi. Il ne cesse de dénoncer les allégations des deux dirigeants et « s’oppose fermement à leurs préoccupations irresponsables, s’immisçant de manière flagrante dans les affaires intérieures de la Chine ».  

Par ailleurs, Jacinda Ardern a confirmé que, dans le cadre d’une procédure contre Pékin engagée par Canberra devant l’OMC1*, la Nouvelle-Zélande sera bien tierce partie dans le différend commercial relatif aux tarifs douaniers appliqués par la Chine sur les importations d’orge en provenance d’Australie.    

 

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 152/2021-07

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