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Pendant toute une semaine, des troubles ont ensanglanté le Kazakhstan, allant jusqu’à mettre en danger les fondements même de l’État kazakhstanais. Ce qui à l’origine ne paraissait être qu’un mouvement de protestation causé par l’augmentation du prix de l’essence s’est transformé en une tentative de sédition qui s’est propagée à travers tout le pays et a gagné notamment sa capitale économique, Almaty (Alma-Ata). La situation est restée calme à Noursoultan (anc. Astana) , siège du gouvernement.
FAITS
Le 2 janvier 2022, des manifestations se déclenchent dans le sud-ouest au bord de la Caspienne, à Janaozen et Aktau, pour protester contre l’augmentation du prix de l’essence. Cette région avait déjà en 2011 été le théâtre de grèves et d’affrontements liés à la paupérisation des familles ouvrières de l’industrie pétrolière. D’une façon plus générale, ils demandent comme alors de meilleures conditions de vie. Le gouvernement a été lent à réagir puisque c’est seulement trois jours plus tard qu’il a décidé de diminuer les prix du carburant. Dans d’autres régions du pays, des mouvements spontanés appaaissent pour demander le changement et des réformes. Ces mouvements ne sont apparemment pas coordonnés et sans leaders.
Le 4 janvier, le président Tokaïev décide de renvoyer le gouvernement et prend la direction du Conseil national de sécurité, présidé jusqu’alors par Noursoultan Nazarbaïev. Il a démis de ses fonctions Karim Kasimov, président du Comité national de sécurité (KNB).
À partir du 5 janvier, la situation se modifie radicalement quand des groupes armés apparaissent transportés sur des véhicules et se mettent à casser et à piller, remplaçant ceux qui manifestent pour des raisons économiques et sociales. C’est notamment le cas à Almaty où des bandes organisées dévastent ou mettent le feu à des bâtiments publics, s’attaquant au ministère de l’Intérieur et à la résidence présidentielle. C’est alors que le président Tokaïev ordonne aux forces de l’ordre de tirer sans sommation sur les émeutiers. Selon un bilan provisoire, on compte officiellement officiellement 225 morts dont les deux tiers à Almaty et des centaines de blessés. 19 policiers ont été tués. Environ 6000 personnes sont arrêtées.
Le 6 janvier 2022, un [•••]
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 157/2022-01