La Chine est partout dans nos têtes et dans l’actualité. Pour autant, tout en paradoxes, elle nous reste inconnue : une civilisation millénaire, retournée à la barbarie durant la Grande Révolution culturelle il y a à peine soixante ans, donc en même temps un pays neuf. Un pays que nous connaissons surtout au travers des dires de ceux qui ne peuvent la voir qu’en ennemi. C’est là un aveuglement dangereux, car dans les faits, au quotidien, ce sont des relations amicales que l’empire du Milieu entretient avec l’Europe et plus encore, avec la France.
Aussi, c’est en la scrutant telle qu’elle est dans ses réalités quotidiennes qu’il nous faut l’apprécier et, partant de ce socle, imaginer ce quelle sera, ce que seront ses habitants dans les années à venir. Sera-t-elle un prédateur ou un pays qui nous aidera à vivre et qui contribuera peu ou prou à notre bonheur ?
Où en est-elle ? Et quel est ce pays qui instinctivement nous effraie ? Avec un territoire immense et des habitants trop nombreux pour être comptés, l’empire du Milieu était un pays démesuré. La république populaire de Chine, en le dotant d’un socle industriel puissant, l’a transformé en un grand pays qui s’est ouvert au monde avec quelques semblants de liberté.
Elle a fait oublier les années où une Chine monolithique ne pouvait se faire apprécier que par ses productions courantes à prix modéré ; elle est devenue aujourd’hui le premier exportateur du monde et ses ambitions ont changé. Ce sont maintenant des productions de premier rang qu’elle entend proposer. Des biens de valeur qui doivent se maintenir à la pointe du progrès, constamment renouvelés pour se classer parmi les meilleurs. La Chine se doit d’être le pays de l’innovation.