Alors qu’ils ont quitté le pouvoir à l’apogée des relations entre Canberra et Pékin en 2013, les travaillistes de l’ALP* – vainqueurs des élections fédérales de mai 2022 – héritent aujourd’hui de profondes tensions sino-australiennes qu’ils attribuent au moins en partie au « manque de sophistication » de l’opposition, la coalition libérale-nationale (LNP). Après un gel de deux ans des relations diplomatiques entre l’Australie et la Chine, Xiao Qian – ambassadeur de la RPC – a récemment offert une reprise du dialogue à Canberra. Face aux défis économique et stratégique, le positionnement du nouveau Premier ministre travailliste, Anthony Albanese, sera donc déterminant au moment où l’Australie et la Chine célèbrent le 50e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques sur fond de duel sino-américain.
FAITS
En préférant le statu quo plutôt que de répondre à la question d’un éventuel choix entre Pékin et Washington, l’Australie a su et pu conserver pendant presque deux décennies une « attitude d’équilibriste » entre la prospérité chinoise et la sécurité américaine. Fruit d’un accord entre John Howard et Jiang Zemin, respectivement Premier ministre australien (1996/2007) et président de la République populaire de Chine (1993/2003), l’Australie s’est engagée en 1996, malgré l’avènement progressif des tensions sino-américaines, « à ne rien faire qui puisse déplaire à la Chine du moment que cette dernière acceptait la proximité stratégique entre Canberra et Washington. » Entre l’actuelle coercition économique chinoise à l’encontre de l’Australie et le gel des relations diplomatiques sino-australiennes, nombreux sont les faits qui ont depuis, pu être à l’origine de cette détérioration (cf. encadré 1). [•••]
Encadré 1 Chronologie des faits
Encadré 2 « La Chine a changé ». Pas l’Australie ?
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 163/2022-07&08