Chine : Pause pour la Route polaire de la soie

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La guerre irréfléchie livrée à l’Ukraine par la Russie pour éloigner le danger de la contagion démocratique pourrait bien avoir l’effet inverse de ce que prévoient maintes analyses. À partir de la panne de la route arctique, cet article esquisse une évolution à moyen terme (l’après Poutine et Xi Jinping) où, au lieu de tomber dans les bras de la République populaire de Chine, la Fédération de Russie préférera resserrer ses liens avec l’Union européenne.

The reckless war waged on Ukraine by Russia to ward off the danger of democratic contagion could well have the opposite effect of what many analyzes foresee. Starting from the breakdown of the Arctic route, this article outlines a medium-term evolution (after Putin and Xi Jinping) where, instead of falling into the arms of the People’s Republic of China, the Russian Federation will prefer to tighten its links with the European Union.

FAITS

Les routes commerciales de l’Arctique entrent formellement en 2017 dans l’initiative chinoise des Routes de la soie. Le 25 janvier 2018, la Chine présente son livre blanc pour l’Arctique et, le 26, annonce sa volonté d’ouvrir des voies de transport maritime dans l’Arctique, puis encourage ses entreprises à découvrir ces nouveaux parages et à coopérer avec leurs homologues russes en vue de mettre en place les infrastructures nécessaires à la navigation.

Mais depuis, plusieurs obstacles se conjuguent pour freiner le mouvement :

  1. différents projets annoncés se retrouvent presque systématiquement dans l’impasse (cf. encadré 1) ; 
  2. la progression des programmes extérieurs de la Chine se trouve ralentie pendant deux ans et demi par l’isolement imposé par ses dirigeants pour s’abriter de la pandémie ;
  3. la distanciation silencieuse entre Pékin et Moscou après l’envahissement de l’Ukraine par les troupes russes pour éviter de subir à son tour les sanctions mises en œuvre par l’Occident à l’encontre de la Russie, stoppe dans l’œuf les coopérations envisagées entre les deux pays. Les entreprises chinoises respectent les sanctions : elles n’oublient pas que le marché américain pèse en moyenne huit fois plus que le russe pour leurs débouchés.

Dès le 3 mars 2022, la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII) [•••]

 

Encadré 1 Route polaire, récapitulatif sommaire des principaux projets dans l’impasse

Encadré 2 Économie chinoise : petite faiblesse en 2022

 

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 166/2022-11

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