L’agriculture occupe l’espace et nourrit le monde, dont la population a doublé en 30 ans. Les échanges commerciaux en 2022 entre les grands importateurs et exportateurs de produits agricoles, Chine, États-Unis et Brésil, montrent combien la géographie et l’histoire des peuples guident la politique d’occupation du territoire et donnent sens à la « souveraineté alimentaire ».
- L’empire du Milieu, dans le sillon de ses 4 000 ans de cohabitation avec une nature dont il souffre secrets et caprices, joue avec l’auto-suffisance alimentaire.
- Les États-Unis, en 250 ans d’existence, ont créé, conquis et cultivé des terres nouvelles. Leur objectif, le food-power to feed the world afin de le mieux dominer, touche à sa fin.
- Le Brésil, avec le transfert de sa capitale de Rio de Janeiro à Brasilia il y a 60 ans, est parti à la conquête de son vaste territoire, aux gigantesques potentialités agricoles et minières. Il ambitionne de nourrir le monde… oubliant parfois son propre peuple.
FAITS
La Chine ou l’autosuffisante alimentaire
- Novembre 2022 : le GFSI* de la Chine monte au 25e rang sur 113 et au 1er rang pour la progression (+13,7) en 10 ans.
- Octobre 2022 : le 20e Congrès du Parti communiste chinois confirme la priorité à l’agriculture.
Les États-Unis
- Record d’exportations agricoles avec 212 milliards de dollars – 7,2 % des exportations – dont 37 milliards avec la Chine et 2/3 pour les matières premières (soja, maïs, sorgho).
- Déficit record de la balance commerciale de 948,1 milliards de dollars (3,4 % PIB), légèrement déficitaire pour l’agricole.
- Le SNAP*, aide alimentaire aux populations de faible revenus, atteint 159 milliards de dollars, vs 135 en 2021.
Le Brésil : Lula nouveau Président
- Exportations agroalimentaires de 159 milliards de dollars sur un total de 335 milliards de dollars d’exportations, 32 % de plus qu’en 2021 et 17 milliards d’importations sur un total de 272,7 milliards de dollars.
- Brésil et États-Unis sont devenus les 1ers exportateurs agricoles, la Chine leur 1er client.
- Marina Silva, ministre de l’Environnement, déclare à Davos en janvier, que 120 millions de Brésiliens souffrent de la faim au Brésil (corrigés plus tard par 33 millions… selon la définition du terme « faim »). [•••]
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 169/2023-02