La Chine a aidé l’Éthiopie à entreprendre deux lourdes opérations d’infrastructure de transport : le chemin de fer léger de l’agglomération de la capitale et la liaison ferroviaire Addis Abeba-Djibouti. Plusieurs années de fonctionnement autorisent à en tirer les leçons, mitigées. Les Nouvelles routes de la soie les comptent dans un programme que n’accompagnent plus les trompettes de Pékin.
FAITS
La Chine a participé à deux projets ferroviaires d’envergure en service aujourd’hui. L’Addis Ababa Light Railway Transit et la voie ferrée vers Djibouti. Le premier n’offre plus qu’un service dégradé, le second recherche sa rentabilité.
Addis Ababa Light Railway Transit, LRT
Entre 2023 et 2035, la région métropolitaine d’Addis Abeba pourrait quasiment doubler, passant de 5,5 à 10 millions d’habitants. Un transport de masse non polluant sur rail était devenu nécessaire pour assurer une mobilité urbaine correcte. Les deux lignes du LRT, inaugurées à l’automne 2015, devaient contribuer à la réponse. La China Railway Engineering Corporation et la China Exim Bank se sont empressées de proposer leurs services : construction, fourniture du matériel roulant, prêt de 85 % du financement. Le fonctionnement, assuré par la Shenzhen Metro Company associée à l’Ethiopian Railways Corporation, concentre les critiques.
La ligne de chemin de fer Addis Abeba-Djibouti de 756 km, entièrement électrifiée, a été elle aussi construite avec l’aide chinoise. Elle appartient à l’Ethio-Djibouti Railway, une coentreprise de deux entreprises publiques qui en assure l’exploitation commerciale – fret essentiellement – depuis le 1er janvier 2018. Remplaçant progressivement le camionnage entre les deux capitales, elle relie le port de Djibouti et Addis Abeba en une journée, contre plus de trois jours par la route.
Cette ligne [•••]
Encadré 1 Ligne de chemin de fer Addis Abeba-Djibouti, détails
Encadré 2 Addis Ababa Light Railway Transit et ses défauts
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 170/2023-03