La réunion des BRICS à Kazan en octobre avait permis une rencontre entre Xi et Modi et un accord historique entre la Chine et l’Inde. Quelques mois plus tôt, la Chine avait réussi un rapprochement entre deux vieux ennemis, l’Iran et l’Arabie Saoudite. La réunion de Valdai, club de réflexion créé en 2014, dont le thème était « Une paix durable sur quelle base ? Sécurité commune et égalité des chances pour le développement au XXIe siècle », était une occasion pour Poutine d’exposer ses vues politiques sur les affaires du monde. Ces deux succès diplomatiques en constituaient la toile de fond. Un dialogue plus ciblé avec Glenn Diesen, professeur norvégien de géopolitique, lui a permis de préciser sa vision sur la place de l’Europe dans cet ensemble, dépendance américaine… à la conquête de l’Est ou sentinelle à l’ouest de la Grande Eurasie ?
- Le monde est devenu de plus en plus complexe, dangereux et imprévisible.
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- Les peuples, par leur histoire, leur civilisation et leur éthique propre, sont tous différents. Cette diversité constitue une richesse et personne ne peut imposer à quiconque un modèle de société. Il n’y a plus d’hégémonie de l’un, imposant ses règles, sociétales, financières ou politiques aux autres. La multipolarité est la base de l’évolution des relations entre les peuples. Le droit international est le produit d’accords, pas même entre pays, mais entre peuples, car la conscience juridique fait partie intégrante et originelle de chaque culture, de chaque civilisation. La monnaie est un instrument d’échange, pas d’asservissement.
- « La sécurité des uns ne peut être assurée au détriment de celle des autres ». L’approche de blocs contredit la nature du nouveau système international qui doit rester ouvert et flexible. Les Brics sont une alternative souple avec les Routes de la soie pour échanger les richesses, et non un bloc militaire comme l’Otan, rigide, pour régenter le monde par la guerre.[…]
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 188/2024-11