De la visite d’État du Président sud-coréen Yoon Seok-Yeol aux États-Unis fin avril 2023, à celle du Premier ministre Japonais Fumio Kishida en Corée du Sud début mai, sans oublier celle du Chef d’État-major de la marine japonaise, l’Amiral Ryo Sakai, en Australie ou encore l’annonce de l’ouverture prochaine d’un bureau de liaison de l’OTAN au Japon, de nombreux signaux indiquent que les États-Unis accélèrent dans la consolidation de leurs réseaux d’alliances et de partenariats en Asie du Nord-Est et au-delà.
Auteurs
Tous les auteurs de la Lettre Asie21-Futuribles
Corée du Nord – États-Unis – Nations unies : Le trente-huitième rugissant
À demi-mots, le Groupe d’experts en charge du suivi des sanctions infligées à la Corée du Nord n’a rien caché : 1- les programmes nucléaires et de missiles nord-coréens ont atteint le stade de la production en série semi-industrielle. L’échec des sanctions est patent. Mais là n’est pas le pire ; 2-non sans raison effrayée par la succession des exercices militaires de grande ampleur menées à proximité de ses côtes sous l’égide des États, la RPDC a répliqué par des simulations de guerre réelle On en est au point où il suffirait qu’un incident grave dégénère pour que le seuil nucléaire puisse être franchi. N’est-il pas urgent d’apaiser la situation et, quoi qu’il en coûte, en échange de l’ouverture au monde de la RPDC, de reconnaître l’existence de fait des forces de dissuasion nord-coréennes.
Corée du Nord – États-Unis – Nations unies : Une souris qui grignote les sanctions
Les sanctions décidées par le Conseil de sécurité pour contraindre la Corée du Nord à mettre fin à ses programmes stratégiques sont au plus mal. En partie contournées, grâce aux navires, pétroliers, cargos, acquis par la RPDC en violation des sanctions et avec l’aide de la Chine, plus du double du volume de pétrole autorisé a été importé. Mais en même temps, dénaturées par les mesures financières extrêmes décidées unilatéralement par Washington pour asphyxier Pyongyang. La Corée du Nord s’annonce comme un nouveau et sévère sujet d’affrontement entre les États-Unis et la Chine.
Eurasie : Le nouvel empire du Milieu – что делать1
Xi, à son départ de Moscou, confiait à Poutine : « En ce moment, il y a des changements, tels que nous n’en avons pas vus depuis 100 ans, et nous sommes ceux qui les dirigerons, ensemble. »
« Les grands empires ne meurent jamais, ils s’adaptent ». La Russie rejoint l’Inde et la Chine, reconstituant l’empire de Gengis Khan et de ses successeurs qui dominèrent le monde durant plus de 4 siècles. Le trio a l’espace, l’eau, l’énergie, la population avec la faim de croissance. Le monde change de maître, il pensait « occidental », il se met à l’heure « asiatique ». La sagesse chinoise et indienne combinée à l’expérience européenne russe seront bien nécessaires pour trouver des solutions originales aux paroles de Xi. Il est difficile de combiner deux systèmes si opposés : empire multi-ethnique vs États-nations2. L’Asie n’a jamais eu le goût occidental pour les conquêtes, elle intègre et assimile l’autre, quand l’Occident conquiert, impose et remplace. L’agir dans le temps long, jugera. Thucydides avait raison, « l’histoire est un perpétuel recommencement », avec ses rêves et ses pièges.
Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 172/2023-05 sommaire
1- ÉVÉNEMENTS MAJEURS RÉCENTS ET ENJEUX DE DEMAIN EURASIE Eurasie Le nouvel empire du Milieu. что делать, Maurice Rossin, Asie21 EXTRÊME-ORIENT Corée du Nord – États-Unis – Nations unies Une souris qui grignote les sanctions, Edouard Valensi, Asie21 Corée du Nord – États-Unis – Nations unies Le trente-huitième rugissant, Edouard Valensi, Asie21 Corée du Sud … Lire la suite
Guillaume Bombenger
Diplômé du titre d’analyste en stratégies internationales et titulaire d’un Master en diplomatie et relations internationales, Guillaume a passé les 20 dernières années au sein de pays aux cultures variées. Depuis 2019, il évolue en Australie d’où il s’intéresse aux questions sécuritaires, principalement liées à la zone Indo-Pacifique.
Taïwan : Élections présidentielles de janvier 2024 : quels candidats ?
Le vice-président actuel de Taïwan, William Lai*, non soutenu par la présidente Tsai, est candidat en tant que DPP, parti au pouvoir. Cependant, il est, de manière officielle, pour l’indépendance de Taïwan. Et les politiciens américains veulent éviter une guerre contre la Chine. Ils ne peuvent donc pas soutenir officiellement un candidat qui s’affiche indépendantiste.
Chine – Japon – Russie : Évolution de la position chinoise sur les Kouriles – réactions japonaises
Pour la première fois en 60 ans, la Chine a changé de position sur la question de l’appartenance des îles Kouriles du Sud. En 1964, Mao Zedong avait exprimé son soutien au Japon. On attribue son attitude au désaveu des conclusions du 20e congrès du PC soviétique, qui avait été celui de la déstalinisation.
Birmanie : Les nouveaux paliers de la guerre civile
Le 11 avril 2023, des avions et des hélicoptères de combat de l’Armée nationale, la Tatmadaw, lançaient une attaque sur le village de Pazi Gyi dans le centre du pays. Une opération meurtrière puisqu’on comptait près de 170 morts dont des femmes et des enfants ainsi que plusieurs dizaines de blessés. Cette attaque démontre les intentions de la junte qui souhaiterait « en finir » avec les forces de l’opposition, qualifiées de « terroristes ». Les civils sont les premières victimes de la politique de terreur orchestrée par la junte. Au-delà de l’horreur suscitée par ces massacres, la Birmanie et sa population, confrontées à des niveaux de violence inédits, s’enfoncent dans une crise sans fin.
Chine – France – Taïwan – États-Unis : Vers un nouvel équilibre du monde ?
Avec la guerre en Ukraine, l’Europe connaît une crise de l’énergie et l’inflation. Les entreprises européennes subissent la flambée des prix pendant que les États-Unis les attirent sur leur sol avec des conditions financières très intéressantes. Grandes ou petites, ces entreprises souhaitent y déplacer leurs unités de production pour se développer. Les États-Unis pratiquent un protectionnisme commercial et violent les règles de l’OMC. La présidente Tsai Ing-wen se rend aux États-Unis pendant que le président Macron est reçu à Pékin.
Taïwan – États-Unis : Renforcement des liens militaires . L’officieux devient officiel
Washington accroît le nombre de militaires américains envoyés régulièrement à Taïwan pour former les forces taïwanaises.
Chine – Brésil : Quand « le boia fria » rencontre « le fils de la terre jaune » ^^^
Lula vient du « NordEste », une région brésilienne où la culture de la canne du temps colonial avait créé des richesses scandaleuses à partir de l’esclavage qui, aboli en mai 1888, a été remplacé par un prolétariat rural dominé par la pauvreté et la faim. Le boia fria est le journalier agricole qui mange froid à sa gamelle. Il est le symbole de la faim, de l’illettrisme et de la précarité. Lula da Silva, fils de boia fria illettré, est passé d’ouvrier métallurgiste à président de la république, puis emprisonné 18 mois sous un prétexte fallacieux, ce qui permit à Jair Bolsonaro d’être président de 2019 à 2022.
Chine – Brésil : Le grand retour de Lula et du Brésil sur la scène internationale
Quand un ex-ambassadeur américain au Brésil, fin connaisseur de la politique latino-américaine, dit que « traiter avec Huawei… est un risque pour la sécurité nationale américaine », que la dédollarisation est un pari dangereux, que « le Brésil ne renforcera pas sa démocratie dans ses relations avec la Chine, mais il le fera dans ses relations avec les États-Unis » et quand il termine par une adresse à Lula sur l’Ukraine, « il doit faire attention à ce qu’il dit », on comprendra combien la visite de Lula en Chine était importante et pleine de risques. Ce fut un grand succès politique, économique et financier. Lula a intronisé Dilma Rousseff, la nouvelle présidente de la NBD* à Shanghai. When God laughs1, … on rappellera que c’est D. Rouseff, avec Xi, Poutine et Modi qui avaient décidé de la création de la NBD* le 14 juillet 2014. 3 jours plus tard, le MH17 était abattu au-dessus de l’Ukraine. Comprenne qui pourra…
Malaisie – Chine : Visite à Pékin du Premier ministre de Malaisie Anwar Ibrahim
Lors de sa visite à Pékin, le non-alignement du Premier ministre de Malaisie Anwar Ibrahim lui a rapporté gros.
During his visit to Beijing, Malaysian Prime Minister Anwar Ibrahim’s non-alignment position paid off big for Malaysia.
Taïwan : Réflexions de Taïwanais, avilissement des Américains 台灣人的反思,美國人的墮落
Les antiguerre réfléchissent au cercle vicieux qui piège Taïwan entre une Chine qui menace et des États-Unis qui menacent en retour, des États-Unis qui provoquent et une coopération taïwano-américaine qui se met en place pour résister à la Chine, sans vraiment distinguer qui de l’œuf ou de la poule a commencé, et reflètent une nouvelle position de « diplomatie équidistante avec les grandes puissances, face à l’absurdité et la naïveté américaines ».
Chine – Japon – Russie : Évolution de la position chinoise sur les Kouriles – réactions japonaises
Pour la première fois en 60 ans, la Chine a changé de position sur la question de l’appartenance des îles Kouriles du Sud. En 1964, Mao Zedong avait exprimé son soutien au Japon. On attribue son attitude au désaveu des conclusions du 20e congrès du PC soviétique, qui avait été celui de la déstalinisation.
Grappillages n° 171/2023-04
Asie – Mozambique Rassérénés Chine Complicité affichée ? Chine – Afrique Angola : Cabinda Angola : ciblée Angola : financements Tanzanie : ne pas aller trop loin Chine – Brésil : en poste Chine – Brésil : oubliée l’influenza Chine – Brésil : vaches et diplomatie Chine – Monde : Huawei, instrument clé Chine – Mozambique … Lire la suite
Nouvelle-Zélande – Australie – États-Unis : Les SNA américains, la torpille australienne à l’encontre de l’indépendance néo-zélandaise ?
Considérée par l’ancien Premier ministre travailliste australien Paul Keating (1991/1996) comme « la pire décision du pays depuis plus de 100 ans » en termes de souveraineté stratégique et subsidiairement de sa liberté d’engagement – ou non – d’un potentiel adversaire dans le cadre de l’Aukus*, l’acquisition de SNA* américains par l’Australie provoque de nombreuses interrogations en Nouvelle-Zélande. En marge des craintes des nations du Pacifique et de l’ASEAN* concernant une éventuelle prolifération nucléaire et/ou un accroissement de la militarisation de leur environnement direct, Wellington – tenu tout comme Ottawa à l’écart de la gestation de ladite alliance tripartite anglo-saxonne Aukus* – se retrouve désormais face à la perspective de choix difficiles.
Bangladesh : Dans l’Indo-Pacifique avec circonspection
La république populaire du Bangladesh, quatrième pays musulman du monde, n’apparaît dans l’actualité que lorsqu’il y survient une catastrophe, inondation ou incendie meurtriers, suscitant surpeuplement, pauvreté, arrestations de masse, violations des droits humains, etc. Sa coopération nucléaire civile avec la Russie et un partenariat stratégique avec la Chine sont accompagnés, non sans péripéties, de bonnes relations avec Washington. Ces jours derniers, le Bangladesh et les États-Unis ont discuté de sécurité et de stratégie indo-pacifique, contraignant Dacca à éclaircir sa position.
The People’s Republic of Bangladesh, the fourth Muslim country in the world, only appears in the news when there is a disaster, floods or deadly fires, causing overcrowding, poverty, mass arrests, human rights violations, etc. Its civil nuclear cooperation with Russia and a strategic partnership with China are accompanied, not without ups and downs, by good relations with Washington. In recent days, Bangladesh and the United States have discussed security and Indo-Pacific strategy, forcing Dhaka to clarify its position.
Bangladesh – Chine – Inde : Base navale nouvelle au Bangladesh
Grâce à la Chine, le Bangladesh dispose désormais d’une nouvelle base navale à Pekua, près de Cox’s Bazar, capable d’abriter des navires de surface et des sous-marins.