Pour sa première année d’activité, l’Assemblée de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures s’est choisi le thème des « infrastructures durables ». Ce choix semble rhétorique au vu de la décision de financer deux projets dont l’un n’interdit pas les centrales au charbon et l’autre délègue des crédits à un intermédiaire financier sans accompagnement de clauses de respect environnemental. La décision japonaise de créer un fonds de 40 millions de dollars sur deux ans pour promouvoir le développement d’infrastructures de haute qualité arrive comme une réponse. Cette concurrence est de bon aloi.
PERELMAN Rémi
Les grandes agglomérations d’Asie 1990-2030
Les grandes agglomérations d’Asie
BAII – Tableau des projets
Tableau des projets approuvés pour la période 01/01/2016 – 15/06/2017
Japon – Chine : main dans la main, Chinois et Japonais font dans le légume
Le groupe chinois de commerce électronique Jingdong 京东 (mieux connu comme JD.com), souvent comparé à Amazon et cité comme rival d’Alibaba, a fait savoir le 20 juin 2017 qu’il s’associait à un autre champion économique, le japonais Mitsubishi Chemical Holdings, présent en Chine depuis 2014, et ce, pour produire des légumes sous serre pour le … Lire la suite
Asie : L’automobile fait craquer la ville
Le gigantisme urbain est un des grands défis du 21e siècle. Les agglomérations asiatiques se débattent contre le fléau qu’elles ont nourri dans leur sein en concentrant une classe moyenne en expansion rapide et dont la voiture est une marque de statut social, mais dont le déplacement massif dans des artères engendre un embouteillage permanent et coûteux pour la collectivité. Les investissements publics et la volonté politique manquent pour adapter la ville à une circulation pléthorique qui s’amplifie et que les édiles tentent de corriger moyennant des expédients. Tous les pays connaissent cette situation, mais l’intensité qu’elle revêt en Asie la rend particulièrement critique.
Premières décisions de financement de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII)
« La mission principale de la BAII est de promouvoir le développement social et économique de l’Asie en investissant dans des projets qui relieront la population, les services et les marchés » (Jin Liqun, président).
Inde – Maurice : dans l’océan Indien méridional, Agaléga
Des tractations ont lieu au moins depuis 2006 entre New Delhi et le gouvernement mauricien à propos de la présence indienne dans le minuscule archipel d’Agaléga, situé à 1 000 km au nord de Maurice. À l’origine, il s’agissait d’investissements touristiques, aujourd’hui, malgré les dénégations indiennes, les démarches récentes pourraient bien avoir une portée géostratégique.
Chine-Angleterre ___ Universités : Oxford se met à la Chine
En janvier 2016, un fonds d’investissement chinois s’installait à Londres pour susciter les start-up technologiques nécessaires aux besoins d’innovation de la nouvelle économie chinoise. Pour leur part, les universités chinoises sont priées d’essaimer à l’étranger pour former l’expertise qui leur sera indispensable. Après une implantation en Malaisie (université de Xiamen), le département de gestion de l’université de Pékin, la HSBC Shenzhen Business School, va ouvrir en 2018 un enseignement de 3e cycle en finance, gestion et économie dans un manoir proche d’Oxford.
L’Organisation de Coopération de Shanghai, OCS : élargissement et commerce
En juin 2017, le prochain sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai, OCS, sera notamment marqué par deux faits : la présence de l’Inde et du Pakistan en tant que membres de plein exercice et l’examen des propositions chinoises destinées à structurer et stimuler la coopération économique entre pays membres. Celles-ci, en dépit de leur intérêt apparemment difficilement contestable, rencontreront une certaine méfiance, à Moscou en particulier. Les États-Unis de D. Trump pourraient y voir un risque pour leur America First, d’autant que se profile la perspective d’une entrée de l’Iran, membre observateur depuis 2005, dans le cercle des membres majeurs de l’Organisation.
Eurasie : L’OCS : élargissement et commerce
En juin 2017, le prochain sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai, OCS, sera notamment marqué par deux faits : la présence de l’Inde et du Pakistan en tant que membres de plein exercice et l’examen des propositions chinoises destinées à structurer et stimuler la coopération économique entre pays membres. En dépit de leur intérêt apparemment difficilement contestable, il semble probable qu’elles rencontreront une certaine méfiance, à Moscou en particulier. Les États-Unis de D. Trump pourraient y voir un risque pour leur America First, d’autant que se profile la perspective d’une entrée de l’Iran, membre observateur depuis 2005, dans le cercle des membres majeurs de l’Organisation.
Chine – Taiwan : La RPC conquiert Taiwan, et alors ?
Le scénario d’une invasion militaire de Taiwan par l’Armée populaire de libération chinoise, imaginé par un expert, permet de passer en revue ses conséquences prévisibles pour la Chine de Pékin. Elles seraient au nombre de trois : le coût direct de l’invasion, celui du maintien de l’ordre qui suivrait et la mise en question de la légitimité du Parti. Conclusion : l’opération serait désastreuse pour toutes les parties en cause, et au delà, un retentissement négatif sur l’économie mondiale étant inévitable.
Asie centrale : L’eau de la discorde
L’Asie centrale est caractérisée par son aridité, comme la mer d’Aral en donne l’image. Les ressources en eau, nécessaires pour la vie de près de 70 millions d’habitants aujourd’hui, y seront très critiques en 2050. La rétention de l’eau par les pays de l’amont et l’augmentation des besoins engendrent une pénurie croissante et, avec elle, une situation potentiellement conflictuelle. La ressource en eau provient des glaciers des massifs montagneux adossés à la Chine. Ils donnent ainsi naissance à l’Amou Darya, au Syr Darya, comme à l’Irtych et à l’Ily. De multiples facteurs, parmi lesquels la gestion de l’eau « aux caractéristiques chinoises » font de leur eau une denrée convoitée.
Pakistan – Chine : Le Corridor chinois des affaires
Le projet de Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC) se met progressivement en place. Il donne un véritable coup de fouet à l’économie pakistanaise, qui va profiter d’infrastructures modernes et des sources d’énergie qui lui manquaient cruellement. L’installation systématique de sociétés chinoises qui s’ensuit apparaît plus problématique pour l’avenir du pays, comme l’enseigne le précédent des interventions chinoises au Sri Lanka. L’examen de ces deux cas jette une lumière crue sur les perspectives que l’Initiative des Routes de la soie peut laisser entrevoir aux pays qui se trouvent sur leur tracé. « Solution Chine » : une issue fatale ?
« Format 16 + 1 » : les pays de l’Europe centrale et orientale et la Chine (« le Format »)
« Format 16 + 1 » : les pays de l’Europe centrale et orientale et la Chine (« le Format ») Rémi Perelman, Asie21, mars 2017 En suscitant la mise en place du Format 16+1, l’objectif de la Chine a été de disposer d’un interlocuteur privilégié regroupant des pays situés sur les tracés potentiels de la Nouvelle Route de la … Lire la suite
Japon, Australie et ASEAN : Un pôle sécuritaire en formation
Japon, Australie et l’ASEAN
Un pôle sécuritaire en formation, Rémi Perelman, Asie21, janvier 2017
Visites. Du 12 au 17 janvier 2017, Shinzo Abe, le Premier ministre japonais, s’est rendu successivement aux Philippines, en Australie, en Indonésie et au Vietnam alors que les États-Unis de Trump annoncent leur volonté de se désengager de l’Asie. Ces visites successives avaient deux objectifs : d’abord resserrer les liens du Japon avec ces pays en matière de sécurité et de développement économique. Le renforcement du partenariat nippo-australien, deux alliés historiques de Washington, comprends l’intensification de la coopération militaire, notamment navale, avec les pays de l’ASEAN et sans doute avec l’Inde.
Pakistan – Afghanistan – Tadjikistan : Le corridor islamiste
Le Pakistan et l’Afghanistan (AfPak), sont des pays associés depuis trois décennies par la violence islamiste. Le Tadjikistan, où l’islam modéré (sunnite, de rite hanafite) est religion d’État, est menacé par l’organisation État islamique (EI). La vulnérabilité d’une population pauvre aux offres financièrement généreuses que propose l’EI à ses recrues pourrait bien lui ouvrir les portes du pays. Ce serait alors un véritable corridor islamiste qui lierait les trois pays, entre l’océan Indien et la Chine occidentale, accompagnant de près ou de loin le corridor économique Chine-Pakistan. Dans cette région, l’activité de l’islam violent procède principalement de deux groupes antagonistes : les talibans et les militants de l’EI. Une guérilla dans leur voisinage immédiat que la Chine et la Russie pourraient trouver insupportable.
L’Indopacifique entre en géostratégie
L’Indopacifique entre en géostratégie
Nous connaissions l’Asie de l’Est, celle du Sud, l’Asie centrale, l’Asie du Sud-Est, le Pacifique, à la façon dont avaient été découpée en deux moitiés l’Amérique du Nord et celle du Sud. Et voilà que l’on commence à parler de l’Asie indopacifique, voire de l’Indopacifique. Pourquoi ?
Chine populaire – Taïwan : L’honorable Mr. Ma au WCES
Pékin ne supporte pas la moindre mention de la république de Chine, même à l’étranger. Le World Chinese Economic Summit (WCES) est un événement annuel majeur destiné à promouvoir le resserrement des relations entre la communauté économique mondiale d’une part, la Chine, l’Asie du Sud-Est et l’ensemble de la diaspora chinoise de l’autre. Lieu de … Lire la suite
Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°101 décembre 2016
SOMMAIRE
1- ÉVÉNEMENTS MAJEURS DU MOIS ET ENJEUX DE DEMAIN
ASIE – PACIFIQUE
ASIE – PACIFIQUE
Nouveaux membres de la Francophonie, Philippe Delalande, Asie21
Après Mossoul, l’islam radical en Asie
Après la bataille de Mossoul, le groupe État islamique, EI, va tenter de se refaire en Asie où vivent près d’un milliard de musulmans. Une stratégie fondée non seulement sur l’action violente mais sur l’utilisation missionnaire des combattants du Moyen-Orient et des travailleurs du Golfe de retour dans leurs pays d’origine, et le recrutement de jeunes musulmans discriminés, notamment en Inde. Le chemin sera tortueux, car sans même compter les armées occidentales, l’EI devra affronter l’hostilité d’Al-Qaïda, de l’Iran et des chiites comme celle des musulmans de la mouvance soufie.