La Chine fêtera en grande pompe du 13 au 15 juillet prochains le 20e anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la Chine par le Royaume-Uni. Parmi bien d’autres invités étrangers, un orchestre des régiments montés des forces armées de Sa Majesté des Pays Bas, juché sur des vélos sans frein et sonnant le cor de chasse, ainsi que des troupes écossaises en grande tenue, célèbreront cette grande victoire de la liberté avec des caractéristiques chinoises sur le colonialisme, et féliciteront chaleureusement le Parti communiste chinois d’être parvenu, sans user de la force, à faire passer un territoire de la tutelle d’un État de droit européen, vers celle d’un État autoritaire. Mais la participation européenne à cette grande célébration nationaliste chinoise ne garantit malheureusement pas le succès sur le long terme de cette rétrocession.
FAITS
Le 26 mars 2017, une ancienne fonctionnaire de l’administration hongkongaise, Carrie Lam Cheng Yuet-ngor, a été élue à la tête de l’exécutif de la zone administrative spéciale par 777 voix d’un comité électoral contrôlé par Pékin et qui compte 1 194 personnes (alors que Hong Kong compte 7,2 millions d’habitants). Le 11 avril, elle s’est rendue à Pékin pour être officiellement adoubée par le Premier ministre Li Keqiang avant de rencontrer l’hyperprésident Xi Jinping qui lui a cordialement mais fermement demandé de résoudre les conflits et de faire face aux défis auxquels Hong Kong est confronté. […]
Emmanuel Dubois de Prisque, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°105 avril 2017