Les élections législatives qui se sont tenues au Népal les 26 novembre et 7 décembre 2017 ont donné une victoire claire et nette aux deux partis communistes, alliés pour l’occasion : le Parti communiste du Népal-unifié marxiste-léniniste » (CPN-UML) et les « maoïstes » du CPN-M.
FAITS
Le parti du Congrès (NC), qui dirigeait l’actuel gouvernement, a subi une lourde défaite. Il faut rappeler qu’aux termes de la constitution adoptée en septembre 2015, la chambre basse compte 275 sièges :
- 165 sont pourvus au scrutin uninominal à un tour (first past the post ou FPTP) ;
- 110 à la représentation proportionnelle, sur la base d’une circonscription nationale, tout parti obtenant au moins 3 % des voix ayant droit à un élu.
Avec une participation de près de 69 %, les électeurs ont donné :
- 121 sièges au CPN-UML (80 au scrutin direct et 41 à la proportionnelle) ;
- 53 aux Maoïstes (36 et 17 respectivement),
- ce qui assure à l’alliance des deux partis communistes une large majorité de 174 députés.
Le parti du Congrès s’est effondré au scrutin direct en ne gagnant que 23 circonscriptions mais a mieux résisté à la proportionnelle où il a remporté 40 sièges, faisant ainsi jeu presque égal avec l’UML.
La différence de résultats entre les deux types de scrutin s’explique essentiellement par le fait que le Congrès n’a pas su renouveler et rajeunir son personnel politique : les électeurs népalais ont eux aussi pratiqué le « dégagisme ». Notons enfin qu’aux élections aux assemblées provinciales qui ont eu lieu aux mêmes dates que les législatives, l’alliance communiste a obtenu la majorité absolue dans six des sept provinces du pays. […]
Michel Lummaux, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°113 janvier 2018